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Citoyen de seconde zone?

Il y a quelques jours, j’ai posté sur mon blogue Pourquoi c’est blanc, blanc, blanc de souche?. Comme d’habitude, j’ai eu mon lot d’insultes haineuses. Désormais, j’ai un fan-club select. Quoi que je dise, il me réserve une séance de lynchage en ligne.

Mes amis, connaissances et quelques collègues du journal Métro sont horrifiées à la lecture de ce langage de caniveaux. Et Dieu sait que les modérateurs du journal travaille fort pour nettoyer les commentaires de mon blogue.

Toutefois, en postant Pourquoi c’est blanc, blanc, blanc de souche?, certaines connaissances, toutes origines confondues, m’ont contacté personnellement pour me donner conseil.

Selon mes compatriotes dits de souche, avec ce billet, j’ai touché à une corde sensible. Dorénavant, je devrais éviter ce genre de sujets. D’autres, issus de l’immigration, m’ont carrément accusé de nuire à la communauté maghrébine, car la majorité risquait de se braquer et de la marginaliser encore plus!

En recevant ces recommandations, j’ai pris la peine de relire mon billet une énième fois. «Mais où ai-je manqué de doigté pour heurter ainsi la majorité dite de souche?», me suis-je demandé!

Dans mon billet, j’ai pourtant parlé en utilisant le «nous», car je me considère comme un Québécois. Par ailleurs, je n’ai pointé aucun coupable et je ne me suis pas présenté comme le porte-parole d’une ethnie ou autre religion, car je n’en pratique aucune.

Comme les Vincent Marissal, Patrick Lagacé et plein d’autres chroniqueurs, j’ai mis le doigt sur une réalité amère qui met à l’index les minorités de notre province. J’ai parlé d’un fait avéré, documenté et chiffré!

Dans ce billet, je me suis posé des questions sur notre incapacité comme société, d’inclure les plus compétents. Une société qui a choisi sciemment l’immigration pour renouveler sa population. Je participe à ce débat, car de la discussion jaillit la lumière.

Pour épargner une majorité de la population, dois-je me considérer comme un citoyen de seconde zone? Le Québec est une démocratie libérale à ce que je sache et dans une démocratie libérale, un citoyen qui respecte ses engagements doit jouir de sa pleine citoyenneté dans le respect des lois.

Je ne me vois pas comme un citoyen de seconde zone qui doit s’autocensurer pour je ne sais quelle raison. Dans mes chroniques et mon blogue, comme Québécois, je m’adresse à d’autres Québécois.

J’ai quitté une planète qui, à une certaine époque, imposait des lignes rouges invisibles hypothéquant toute participation pleine et démocratique au débat national. Je n’ai pas enduré le déchirement familial et les affres de l’acculturation pour revenir à la case départ!

Et si certains de mes concitoyens essayent de m’intimider ou de me réduire à «l’informateur indigène» qui n’est le bienvenu que s’il taille en pièces les minorités et casse du sucre sur le dos des musulmans, eh bien, ceux-là, ne me font ni chaud, ni froid. Je suis un homme libre!

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