Soutenez

Fadel Shaker: crooner ou djihadiste?

La radicalisation extrême d’un individu «normal» ou filou choque ses proches, ses amis et l’opinion publique, mais celle de l’ex-chanteur populaire libanais Fadel Shaker est vraiment un cas à part.

Et pour cause, Fadel Shaker a été l’un des chanteurs libanais les plus adulés et les plus prisés du monde arabe depuis la fin des années 1990. Dès la sortie de son premier album Wallah zaman, en 1998, Fadel Shaker est devenu l’une des vedettes favorites et adulées de la chanson libanaise et arabe.

Avec une dizaine d’albums à son actif, plusieurs clips prisés et d’innombrables spectacles à guichets fermés, sans crier gare, Fadel Shaker a mis fin à sa carrière. En 2012, cette vedette arabe aux allures de séducteur a annoncé subitement sa retraite artistique pour sombrer dans le salafisme. Il était désormais au côté de son mentor, le cheikh Ahmed Al-Assir, et ses partisans pour appuyer la rébellion sunnite syrienne.

Dans des propos rapportés par le journal français Le Monde, l’ex-chanteur de charme libanais a résumé les raisons de sa radicalisation par sa révolte contre la guerre menée par les chiites contre les sunnites au Moyen-Orient.

À l’été 2013, des photos d’un Fadel Shaker méconnaissable ont fait le buzz sur l’internet. Le crooner qui partageait un an auparavant l’affiche d’un festival au Maroc avec les Lenny Kravitz, Mariah Carey et Jimmy Cliff, était désormais un barbu arborant fièrement son kalachnikov à la main. Il revendiquait, désormais, son fervent soutient au djihad des rebelles syriens contre les chiites. Dans la foulée, il aurait même été impliqué dans le meurtre de soldats libanais. Visé par un mandat d’arrêt, Fadel Shaker était en fuite depuis lors.

Presque deux ans après, ce 7 mars 2015, coup de théâtre. La barbe rasée, Fadel Shaker a fait sa première apparition médiatique sur la chaîne Libanaise LBC. Habillé comme à l’accoutumée, il a fait volte-face publiquement et surtout émis l’espoir d’un retour à une vie normale et peut être sur scène.

Dans cette sortie inusitée, Fadel Shaker a nié en bloc avoir participé à des actes terroristes, avoir tiré sur des militaires libanais ou avoir porté d’armes. Il a même affirmé détenir les preuves de son innocence. Des alibis qui seraient corroborés par les services de sécurité libanais, selon ses dires.

Fadel Shaker réussira-t-il son retour ou sa rédemption risque-t-elle de devenir un long chemin de croix?

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.