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Burkina Faso: Témoignages de sympathie pour la famille québécoise

Security forces gather near the Hotel that was attacked by suspected militants in Ouagadougou, Burkina Faso, Saturday, Jan. 16, 2016. Burkina Faso and French forces rescued more people from a luxury hotel in Burkina Faso’s capital as they worked to take back the blackened building early Saturday, exchanging heavy gunfire with al-Qaida militants who had seized it the night before. (AP Photo/Ludivine Laniepce ) Photo: Ludivine Laniepce/The Associated Press

MONTRÉAL – De nombreuses personnes se sont recueillies dimanche devant le domicile de la famille Carrier, à Lac-Beauport, dans la région de Québec, qui a été décimée lors de la sanglante attaque terroriste qui a coûté la vie à 29 personnes, dont six Canadiens, à Ouagadougou, au Burkina Faso, vendredi.

Plusieurs ont laissé des messages de sympathie pour les deux autres membres de la famille.

Yves Carrier, un enseignant et directeur d’école à la retraite, sa conjointe Gladys Chamberland, du ministère des Ressources naturelles, sa fille issue d’un précédent mariage, Maude Carrier, une enseignante de l’école secondaire Cardinal-Roy, à Québec, et le demi-frère de Maude, Charlelie, un animateur au centre de plein-air le Saisonnier, à Lac-Beauport, ont tous été tués. Deux amis de la famille qui les accompagnaient en Afrique ont aussi péri lors de l’attaque: Louis Chabot, un collègue de Maude Carrier qui enseignait à l’école secondaire Boudreau, et Suzanne Bernier, une retraitée qui avait été directrice aux écoles primaires Saint-Albert-le-Grand et Saint-Paul Apôtre.

M. Carrier a notamment été directeur adjoint à l’école secondaire Jean-de-Brébeuf, dans la vieille capitale, tandis que Mme Carrier, elle même mère deux enfants, et M. Chabot y ont enseigné pendant de nombreuses années.

La page Facebook de la concentration musique de l’établissement scolaire leur a rendu hommage dimanche. «Collègues et amis, nous avons tous été choyés de les côtoyer. Ils feront toujours partie des personnes les plus gentilles, authentiques et généreuses que nous ayons connues», pouvait-on lire sur le message affiché.

Karine Paquet, une amie d’enfance, a dit, lors d’une entrevue téléphonique à La Presse Canadienne, qu’elle n’avait jamais connu quelqu’un «qui n’avait pas aimé Maude».

«Elle avait une belle grandeur d’âme, une merveilleuse générosité elle savait accueillir les gens. Elle était respectueuse, elle était aimante. C’est la plus belle personne que j’ai pu rencontrer dans ma vie», a-t-elle dit en refoulant ses larmes.

Selon Mme Paquet, Maude Carrier adorait son travail d’enseignante. «Elle se donnait beaucoup. elle s’est toujours engagée à 100 pour cent dans ce qu’elle faisait. Elle aimait aider et soutenir les autres. ce n’est pas pour rien qu’elle s’était engagé dans un voyage humanitaire.»

Gladys Chamberland était conseillère en communication au ministère des Ressources naturelles du Québec où elle s’occupait surtout des dossiers touchant les mines, notamment du congrès Québec Mines qui se déroule chaque automne dans la capitale. «Nous sommes tous sous le choc, a reconnu un de ses collègues, Nicolas Bégin. Nous nous sommes réunis au bureau cet après-midi (dimanche) pour en parler.»

M. Bégin a qualifié Mme Chamberland de «rayon de soleil sur deux pattes». «C’était une personne très très professionnelle qui était toujours de bonne humeur. C’était une personne exceptionnelle.»

Charlelie Carrier était aussi un étudiant qui aimait les activités extérieures, selon une de ses amies Laurie Gagnon. «Il était un super ami, il aimait les enfants, adorait sa famille et ses amis. (C’était) un gars de party, très serviable et honnête», a-t-elle écrit dans un courriel transmis à La Presse Canadienne.

La famille Carrier séjournait au Burkina Faso depuis près d’un mois pour participer à la construction d’une école. Tous s’étaient rendus au Burkina Faso à l’appel de la Congrégation des soeurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours.

La conseillère générale de l’organisation, la religieuse Lise Desrochers, était atterrée lorsqu’elle a été informée de leur triste fin. «Ils étaient tellement là par hasard. Ils ne sont responsables de rien. C’est un choc pour ma communauté mais surtout pour la famille et les proches», a-t-elle soutenu

Trois des victimes devaient revenir au Canada samedi après-midi, leur mission humanitaire étant terminée. «Ils étaient venus faire leurs bagages et prenaient un repas ensemble avant de se rendre à l’aéroport», a indiqué Rose-Anne Rousseau, une autre membre de la communauté religieuse.

La Commission scolaire de la Capitale a publié un bref communiqué sur sa page Internet, disant avoir appris «avec consternation le décès de deux membres de son personnel enseignant de même que de deux directions d’école retraitées dans l’attentat survenu». Elle a offert ses condoléances aux familles, collègues et amis des victimes. Elle a aussi indiqué qu’un soutien psychologique sera offert aux élèves et aux membres du personnel des écoles affectées par ce drame dès le début de la journée de lundi.

Elle a plus tard annoncé que les cours seront suspendus lundi aux écoles Cardinal-Roy et Jean-de-Brébeuf, «compte tenu de l’impact de ces événements sur les membres du personnel de même que sur certains élèves».

Minute de silence

Le premier ministre Justin Trudeau a fait observer une minute de silence pour les victimes, dimanche, alors qu’il prenait la parole dans une mosquée restaurée de Peterborough, en Ontario. L’édifice avait été incendié en novembre à la suite des attentats sanglants de Paris.

«En solidarité avec leur famille qui souffre aujourd’hui des pertes dévastatrices, j’aimerais qu’on prenne ensemble un moment de silence», a-t-il demandé à la foule rassemblée.

Avant de demander cette minute de silence, M. Trudeau avait de nouveau condamné les attaques de vendredi. «Il y a eu des attentats terroristes haineux en Afrique. Nous condamnons tous sans réserve ces attaques au Burkina Faso qui a enlevé la vie à six de nos concitoyens.»

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