Les Nordiques étaient ben plus poches
Il est vrai que Canadien ne va pas aussi bien qu’en début de saison. Mais, dans notre société qui carbure à l’image, l’autre (dans le sens de «pas vous») demeure crucial pour se définir. Ce qui fait qu’en se comparant, souvent, on se console. En fait, les véritables problèmes surgissent généralement quand on n’a pu vraiment de semblable mal pris autour de soi pour se comparer avec. Prenez Pierre Karl Péladeau: y a pas grand monde qui se trouve plus mal en point que lui, ce qui fait que pour lui, se comparer, donc, se consoler, ça devient difficile en ce moment.
Or, en ce qui concerne Canadien, il suffit de regarder dans le miroir de l’histoire récente pour constater que les affaires du passé sont plus proches qu’elles n’y apparaissent et qu’il suffit d’y jeter un œil, ne serait-ce que distrait, pour se trouver ben meilleur qu’on le pense. On invite d’ailleurs le partisan de Canadien à se changer le mal de la défaite de place avec nous en se remémorant le passé pas glorieux des Nordiques de Québec, particulièrement celui de la saison 1989-1990.
Une vraie saison de marde
Actuellement, les détracteurs sont nombreux pour dire que Canadien a une saison de marde. Or, avec 52 points en 50 matchs jusqu’à maintenant, c’est largement déjà beaucoup mieux que le nombre total de points des Nordiques en 1989-1990, soit 31 points en 80 matchs. ÇA, c’était une vraie saison de marde.
Puis, à la défense de Canadien, leur meilleur joueur, Carey Price, est blessé, et ce, depuis plusieurs semaines. En revanche, en 1989-1990, le meilleur joueur des Nordiques était Joe Sakic; il a joué les 80 matchs, a compté 39 buts et accumulé 63 passes pour un total de 102 points! Canadien, lui, traverse seulement une mauvaise passe. Comme vous au bureau lorsque la photocopieuse ne marche pu. Il vous suffit alors d’attendre que le réparateur passe pour que soudainement votre motivation à faire imprimer des tableaux Excel en 12 copies revienne. Carey s’en revient d’ailleurs dans pas long; découragez-vous pas. Drogba aussi, cela dit. LOL.
Par ailleurs, il y a ceux qui trouvent que ça l’a (des Y, évidemment) pas d’allure que quatre gardiens différents aient défilé devant le filet de Canadien depuis le début de la saison. Il suffit pourtant de regarder à nouveau dans le rétroviseur de l’histoire des Nordiques pour se consoler. En 1989-1990, ils en ont fait jouer sept différents: John Tanner, Ron Tugnutt, Scott Gordon, Stéphane Fiset, Greg Millen, Sergei Mylnikov et Mario Brunetta.
Mention spéciale d’ailleurs aux Mario cette saison-là chez les Nordiques. Ils étaient trois: en plus de Brunetta, il y avait le légendaire (sic) Mario Marois et l’obscur Mario Doyon. Avec le recul, Mike Condon, c’est pas si pire comme nom.
Sur ce, c’est le week-end du match des étoiles. Deux joueurs de Canadien y seront, contrairement à aucun des Nordiques! Bon match.