Journée mondiale des aînés: combattre l’isolement par des petits gestes
La pandémie a chamboulé la vie de plusieurs millions de Québécois, particulièrement les aînés vivant seuls qui ont souffert beaucoup de solitude durant cette période. À l’approche de la journée mondiale des personnes âgées, les petites actions peuvent faire toute la différence.
«On n’a pas encore de statistique par rapport à [l’anxiété], mais c’est sûr que l’isolement ce n’est jamais bon, encore moins pour des personnes âgées, explique le gériatre David Lussier de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM). Elles sont plus vulnérables et elles ont souvent besoin d’aide.»
«Plus il y a de cas, plus les aînés sont à risques. Pour les protéger, il faut diminuer la transmission dans la communauté pour que ça ne se rende pas aux personnes plus vulnérables.» – David Lussier, gériatre à l’IUGM
Déjà très isolées, les personnes du grand âge l’ont été davantage lorsque les mesures de confinement ont été mises en place par Québec au printemps.
«Il y a eu la fête des Mères et Pâques. Ce sont des moments de réunion où on est avec la famille et les petits-enfants. Ça a été très difficile à vivre. Habituellement, j’écris de la musique et je peins, mais cette période a coupé mon énergie créative», raconte la chanteuse québécoise de 74 ans, Shirley Théroux, porte-parole de la Fondation Institut de gériatrie de Montréal (FIGM).
Même si le confinement a été difficile à vivre de son côté, notamment parce qu’il lui était impossible de voir sa famille ou ses amis, l’ex-animatrice de télévision s’est occupée en cuisinant. Elle se considère également comme une personne résiliente et positive dans la vie. Deux éléments qui l’ont aidée à passer au travers cette période.
Pour d’autres, le désir de rendre service permettait de passer le temps. C’est le cas de Michel Rollin. Le Montréalais de 63 ans s’est mis à faire des courses pour les personnes ne pouvant marcher ou dont l’état les empêchait de sortir de leur domicile.
«J’aidais un peu tout le monde parce que j’en avais envie, raconte-t-il. Je suis jeune encore donc j’ai pu sortir, mais ça a été difficile.»
Être présent
Mme Théroux invite le public à s’engager auprès des aînés et être présent pour eux. Un simple coup de téléphone ou une marche dans un parc peuvent sembler de petits gestes anodins, mais ceux-ci représentent tout pour une personne âgée.
C’est d’ailleurs ce que propose la FIGM dans le cadre du mouvement Solidaire des aînés. D’ici le 1er octobre, lors de la journée mondiale des personnes âgées, les Québécois sont invités à faire un petit geste auprès d’une personne ainée.
«Ça vient chercher de belles émotions pour eux. Ils sont trop souvent isolés», explique Mme Théroux.
Ligne d’appels
Les Petits Frères offre un accompagnement aux aînés par l’entremise de bénévoles. Durant la pandémie, l’organisme a fait entre autres livrer des repas, des fleurs et des pots de confitures aux personnes âgées.
Une ligne d’appels a également été créée. Celle-ci permet de mettre un aîné en relation avec un bénévole.
«Au début, on appelait les aînés une fois par semaine. […] On a augmenté la fréquence à deux fois, car il y avait trop d’anxiété, de tristesse, de peur et d’inconfort», explique la présidente, Caroline Sauriol.
La demande a augmenté considérablement durant la pandémie, évoque-t-elle. Si bien, qu’une centaine de bénévoles supplémentaires ont joints les quelques 2000 déjà impliqué avant l’apparition du virus.
Infos
Ligne d’appel Petits Frères 1-877-805-1955