Le méga aquarium de Montréal respectera-t-il le bien-être animal?
Alors que des parcs comme Marineland demeurent controversés pour des raisons d’exploitation animale, l’Aquarium de Montréal respectera-t-il le bien-être animal? «Si c’est bien fait, c’est un projet défendable dans une perspective antispéciste», considère le Collectif antispéciste pour la solidarité animale (CASA), un regroupement de défense des droits des animaux.
La CASA s’oppose «à l’exploitation de tous les animaux, peu importe le statut de conservation de son espèce». Néanmoins, le collectif considère qu’il est «possible de cohabiter respectueusement avec les animaux, et même de les visiter» dans une certaine mesure.
Pour le collectif, l’éthique animale dans un tel projet nécessite de laisser aux animaux suffisamment d’espace pour qu’ils soient confortables. «Si c’est pour être comme le Biodôme, on serait pas mal contre: c’est beaucoup trop petit pour le nombre et la diversité des animaux», explique le CASA à Métro.
La surpopulation animale ne constituera toutefois pas un problème, selon une vétérinaire zoologue consultée dans le développement de l’aquarium, la Dre Claire Vergneau-Grosset. «La densité de poissons est surtout à surveiller lorsqu’il est question de ferme aquatique. Dans le cas d’un aquarium, comme on vise la beauté, la tendance n’est pas de surcharger», nous dit-elle.
L’importance de l’autodétermination
En plus de devoir éviter la surpopulation, le projet d’aquarium, pour atteindre l’acceptabilité, doit aussi impliquer une forme de liberté pour les animaux. «Les animaux devraient avoir la possibilité d’y faire des choix par rapport au déroulement ordinaire de leurs activités quotidiennes ainsi que des changements importants, de développer leurs compétences et leur affiliation», considère la CASA.
Cette vision est partagée par la Dre Vergneau-Grosset. Les poissons auront des endroits où se cacher et «il faut qu’ils puissent décider d’eux-mêmes leurs déplacements d’un aquarium à l’autre», affirme-t-elle. Pour s’assurer qu’ils se sentent bien, «on vise à varier les décors et la nourriture», ajoute-t-elle.
Elle tient d’ailleurs à rappeler que «ce n’est pas obligatoire de consulter une experte dans ce domaine (vétérinaire zoologue), mais ils l’ont fait quand même». Une action qui peut être perçue comme un signe de la «bonne volonté» d’Écorécréo, l’entreprise derrière l’aquarium.
Ouvrant ses portes au public dès 2024, l’aquarium «de classe mondiale» permettra aux visiteurs «d’admirer la beauté et le caractère unique des espèces aquatiques».