Transport collectif: il faut multiplier les sources de revenus, plaide l’Alliance TRANSIT
Afin d’améliorer le financement du transport collectif, l’Alliance TRANSIT recommande d’augmenter et de diversifier les sources du revenu dans le secteur.
L’Alliance a rendu publiques jeudi matin ses recommandations émanant des solutions identifiées lors de sa tournée de consultations du Chantier sur le financement de la mobilité. Elle propose ainsi d’augmenter les taxes associées à l’automobile et de multiplier les postes de péage sur les routes.
Estimant le coût moyen pour une voiture à 11 000$ par année, l’organisation avance que d’augmenter la contribution des automobilistes au transport collectif est «gagnant-gagnant» puisque cela permettrait de ne plus dépendre de la voiture et des coûts qui y sont associés.
Le Fonds des réseaux de transport terrestre (FORT) est le programme d’aide du gouvernement chargé de financement du transport collectif à travers la province. Dans son dernier budget, le gouvernement Legault précise que «les dépenses assumées par le FORT croissent plus rapidement que les revenus qui y sont consacrés».
«Le financement de la mobilité est à la croisée des chemins», préviennent quant-à-eux les membres du comité directeur de l’Alliance TRANSIT.
Le FORT utilise actuellement ses excédents budgétaires précédents ainsi que des appuis ponctuels du gouvernement pour pallier ses manques, mais l’Association du transport urbain du Québec (ATUQ) craint que ces fonds arrivent à terme et que le FORT se retrouve avec un déficit de 900 M$ d’ici 2027.
La principale source de revenus du transport collectif au niveau provincial est la taxe sur les carburants. Actuellement à 22,2 sous du litre dans la région métropolitaine et de 19,2 sous par litre dans le reste de la province, cette taxe n’a pas été ajustée depuis 2013, alors qu’elle subissait auparavant des augmentations d’un cent par année. Si elle avait suivi l’inflation, la taxe aurait permis au FORT d’avoir des revenus de 274 M$ de plus en 2021.
Avec l’électrification des transports et la fin de la vente de voitures à essence d’ici 2035, le groupe s’inquiète également de voir ces revenus diminuer et préconise d’autres sources pour les combler.
Des sommes désuètes
Parmi les méthodes de financement alternatives, on retrouve entre autres la contribution provenant des droits d’immatriculation. Une contribution de 30$ est actuellement faite pour le transport collectif lors du renouvellement de l’immatriculation, une contribution qui n’a pas été indexée depuis 1992.
«C’est l’année où Marie Carmen sortait ses plus grands succès comme L’Aigle noir et que Kris Kross nous faisait danser avec son grand classique Jump; donc, il y a un certain rattrapage à faire», remarque à la blague Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales d’Équiterre. Si la contribution avait suivi l’inflation, l’année 2021-2022 aurait connu des revenus supplémentaires de plus de 60 M$, estime l’Alliance TRANSIT.