Une série d’initiatives pour contrer la violence faite aux femmes
À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, des organismes communautaires, des groupes féministes et des institutions publiques multiplient les appels à l’action au Québec. Entre revendications pour davantage de ressources, campagne de sensibilisation et gestes symboliques, la lutte contre les violences faites aux femmes se décline sur plusieurs fronts.
Le Collectif québécois pour la prévention de l’itinérance (CQPI) publie une nouvelle étude portant sur les maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes victimes de violence conjugale. Selon ses données, ces ressources – qui offrent un accompagnement plus long et axé sur la reconstruction – sont associées à une baisse marquée de la violence subie et à de meilleures chances d’accéder à un logement stable. Le taux d’accès à un logement permanent après un séjour en maison de 2e étape varierait ainsi de 69 % à 90 %, contre 43 % à 64 % après un passage en maison de 1re étape.
L’étude souligne également un impact sur la sécurité à long terme. Après un séjour en maison de 2e étape et un soutien adéquat, seulement 4 % à 5 % des femmes retournent vivre avec leur agresseur, comparativement à des taux pouvant atteindre 36 % après un séjour en maison de 1re étape. Les deux types de ressources sont présentées comme complémentaires : les maisons de 1re étape pour la fuite du danger immédiat, celles de 2e étape pour la stabilisation et la prévention de l’itinérance.
Or, le CQPI affirme que le gouvernement du Québec accuse un retard important dans le déploiement de ces ressources. Selon des demandes d’accès à l’information, la province présenterait un déficit de 33 % dans la livraison de maisons d’hébergement de 2e étape par rapport aux engagements pris en 2021. Le collectif presse le gouvernement de combler ce retard, estimant que ces maisons «sauvent des vies et préviennent l’itinérance», en particulier pour les femmes qui risquent de se retrouver sans logement après avoir quitté un milieu violent.
Cette demande s’inscrit dans un contexte plus large, alors que s’ouvrent les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes, menés chaque année du 25 novembre au 6 décembre par une coalition d’organismes, notamment Les 3 sex*. La campagne relie la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes à la commémoration de l’attentat de Polytechnique, le 6 décembre.
Les 3 sex* note une hausse marquée des violences sexuelles et conjugales. Au Québec, de 2013 à 2022, le taux d’infractions sexuelles déclarées à la police est passé de 66,3 à 139,2 pour 100 000 personnes. En 2022, les femmes représentaient plus des trois quarts (76,4%) des victimes d’infractions commises par un partenaire intime ou un ex-partenaire.
La campagne attire aussi l’attention sur la situation particulière des femmes migrantes. L’accès limité aux services sociaux et de santé pour les personnes sans résidence permanente ou citoyenneté, combiné à des contraintes administratives et linguistiques, peut rendre plus difficile la dénonciation de violences et l’accès à un hébergement sécuritaire. Les obstacles à l’intégration peuvent ainsi accentuer le risque de violence conjugale ou d’exploitation.
Sur le plan institutionnel, la Sûreté du Québec (SQ) et l’organisme SOS violence conjugale marquent également le lancement des 12 jours d’action par un geste symbolique. Depuis le 24 novembre, le Grand Quartier Général de la SQ, à Montréal, est illuminé chaque soir d’un ruban blanc de cinq étages et du logo de SOS violence conjugale. La projection, visible jusqu’au 6 décembre, vise à rappeler que la lutte contre la violence dans les relations intimes repose sur une responsabilité collective.
Le ministre de la Sécurité publique, Ian Lafrenière, affirme que la lutte contre les violences faites aux femmes demeure une priorité gouvernementale et insiste sur l’importance d’impliquer les hommes dans la prévention. La ministre responsable de la Condition féminine, Caroline Proulx, invite pour sa part la population à s’informer et à participer aux activités organisées dans le cadre des journées d’action, estimant que «c’est ensemble» que la société pourra réduire la violence.
Cette initiative s’ajoute à l’Opération nationale concertée sur la violence entre partenaires intimes, menée pour une quatrième année consécutive le 26 novembre par la SQ et l’ensemble des corps policiers du Québec. SOS violence conjugale, partenaire central de cette mobilisation, rappelle offrir un service gratuit, bilingue et confidentiel, accessible 24 heures sur 24, par téléphone, clavardage ou texto, pour orienter les victimes vers les ressources spécialisées.
La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est soulignée depuis 1999. Au Québec, elle est souvent mise en lien avec la commémoration de l’attentat de Polytechnique.
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