Alouettes: un rôle qui ne convenait pas à Maciocia
MONTRÉAL — Danny Maciocia était très intéressé à devenir le directeur général des Alouettes de Montréal. Les Alouettes? Pas du tout. C’est plutôt comme président qu’ils souhaitaient l’embaucher, c’est pourquoi il a décidé de demeurer avec les Carabins de l’Université de Montréal.
Ainsi, les Alouettes ont offert le poste qui est toujours occupé — aux dernières nouvelles — par Mark Weightman au sein de leur organigramme. Quand il l’a refusé, on a tenté de l’attirer en ajoutant le titre de directeur des opérations football. Mais selon l’entraîneur de 49 ans, il s’agit d’un titre bidon, puisqu’il n’aurait pas eu son mot à dire sur l’embauche du directeur général et de l’entraîneur-chef, pas plus que pour le personnel des joueurs.
«De ce que j’ai compris, non, a indiqué Maciocia au cours d’une conférence de presse organisée à l’Université de Montréal. (Les nominations) venaient directement du propriétaire, qui place son monde à lui. Ce sera à tout le monde de travailler de concert pour que ça fonctionne.
«Je suis un gars de terrain, qui adore travailler avec des joueurs et des entraîneurs. J’aime le côté administratif d’améliorer l’équipe par des transactions ou via le repêchage, les joueurs autonomes. Mais je pense qu’à 49 ans, j’ai encore beaucoup à offrir sur le terrain. C’est un poste qui m’intéressera peut-être quand j’aurai 60 ou 65 ans.»
Pourtant, lors de la première rencontre exploratoire avec les Alouettes — à laquelle ont participé Weightman, Andrew et Robert Wetenhall —, Maciocia croyait qu’il était interviewé pour le poste de d.g., vacant depuis que les Alouettes ont montré la porte à Jim Popp, le 7 novembre dernier.
C’est lors de la conversation suivante, par téléphone, qu’Andrew Wetenhall, directeur et copropriétaire des Alouettes, a proposé à Maciocia la présidence ainsi que la «supervision» des opérations football.
«On a commencé à parler de ce poste-là lundi dernier. De lundi à vendredi soir, j’ai dit non en plusieurs occasions, a-t-il souligné. Ce n’est pas un poste qui m’intéresse. Je ne me voyais pas dans ce poste-là.»
Que serait-il advenu de Weightman s’il l’avait accepté?
«Je ne sais pas ce qui serait arrivé avec lui. C’est une question pour le propriétaire. Le nom de Mark n’a jamais fait partie de nos discussions.»
Sans réponse
Maciocia a ajouté avoir posé plusieurs questions à Andrew Wetenhall au sujet de sa description de tâches, sans jamais avoir de réponses claires, ce qui le rendait mal à l’aise.
«Par exemple, si tu veux échanger ton joueur de concession, est-ce que le président à son mot à dire?, a-t-il expliqué. Je n’étais pas capable d’aller chercher les réponses. (…) Je me connais assez bien pour savoir que si j’avais embarqué dans cette aventure, je n’aurais pas été heureux.»
Sans le dire ouvertement, Maciocia sent qu’on a voulu s’associer à son nom pour des raisons marketing. Il répétera en quelques occasions que cette association paraissait à ses yeux comme «un mariage arrangé».
«Il y a beaucoup de choses qui se passent dans ma tête depuis quelques jours et je vais vous laisser faire votre propre interprétation. Je ne pense pas que vous ayez besoin d’une réponse. C’était quand même un poste intéressant, mais ça ne me rejoint pas. Je ne suis pas cette personne-là. Je suis un gars de terrain.»
Croyait-il qu’on voulait se servir de lui comme d’un porte-parole pour les propriétaires?
«Je vous laisse tirer vos propres conclusions», a-t-il répété.
Maciocia a même affirmé avoir une «bonne idée» de la personne qui deviendra d.g. des Alouettes et qu’une annonce devrait survenir au cours des prochains jours. Les noms du coordonnateur à l’attaque Kavis Reed et de Joey Abrams, qui est directeur général adjoint, ont souvent été mentionnés au cours des dernières semaines. La semaine dernière, Brock Sunderland, directeur général adjoint du Rouge et Noir d’Ottawa, a indiqué qu’il n’avait pas été retenu. Les Alouettes n’ont pas répondu aux messages de La Presse canadienne à ce sujet.
En poste chez les Carabins depuis novembre 2010, Maciocia a mené les Bleus à une conquête de la coupe Vanier en 2014, en plus d’avoir atteint la finale en une autre occasion. Auparavant, il a passé 14 saisons dans la Ligue canadienne de football, occupant diverses fonctions, notamment celles d’entraîneur-chef et directeur-général des Eskimos d’Edmonton. Il a d’ailleurs remporté la coupe Grey avec les Eskimos, à titre d’entraîneur-chef, en 2005.
C’était la troisième fois que les Alouettes frappaient à sa porte au cours des quatre dernières années. Mais avec chaque jour qui passe, il se voit de moins en moins avec l’organisation de la LCF.
«Après tant d’années au même endroit, tu n’as plus envie de bouger, ce qui est normal. Je ne ferme pas de portes, mais je veux me sentir à l’aise et je dois pouvoir m’entourer de gens partagent la même vision. Sinon, ça donne quoi?
«Ça me confirme que je suis à une bonne place. Que je suis heureux. Ça donne quoi d’aller chercher quelque chose qui a tant de conditions? Que tu sais qu’à un certain moment, tu seras frustré? Il n’y a rien de bon qui puisse venir d’une telle aventure.»