Une lourde tâche attend les Alouettes à Edmonton
MONTRÉAL — Cherchant désespérément à relancer leur saison, les Alouettes de Montréal doivent accepter une mission que même Tom Cruise et sa bande ne parviendraient peut-être pas à les aider à réussir: vaincre les Eskimos d’Edmonton.
C’est avec cinq quarts en moins que les hommes de Mike Sherman se dirigeront au Stade du Commonwealth, samedi soir, là où ils n’ont pas savouré une victoire depuis 2013.
Beaucoup de choses se sont produites depuis que les Alouettes (1-7) ont défait les Eskimos 47-24, le 5 octobre 2013.
D’une part, Josh Neiswander, le quart gagnant du match, a été le deuxième de 17 à avoir tenté au moins une passe avec les Alouettes depuis qu’Anthony Calvillo a annoncé sa retraite. D’autre part, les Oiseaux ont perdu leurs neuf derniers duels contre les Eskimos, dont celui de cette saison à Montréal au compte de 44-23, le 26 juillet.
Le moment serait bien choisi pour mettre fin à cette longue disette, surtout dans un endroit qui n’a historiquement pas été favorable aux Alouettes. Depuis son retour dans la LCF en 1996, l’équipe montre un dossier de 8-14 à Edmonton.
«C’est difficile de jouer là-bas. Les partisans sont bruyants, nous devons voyager dans l’ouest et faire face au décalage, a mentionné le porteur de ballon des Alouettes Tyrell Sutton. La chose la plus importante, c’est de laisser leur attaque hors du terrain. Leur quart Mike Reilly fait du très bon travail pour gérer le temps de possession et analyser les défensives.»
Et pour être efficace, Reilly l’a été lors de la dernière visite des Eskimos (5-3) au Stade Percival-Molson. Le vétéran de 33 ans avait récolté 415 verges par la voie des airs, il avait lancé quatre passes de touché en plus d’ajouter un majeur au sol.
Souhaitant freiner une séquence de cinq revers, les Alouettes, qui occupent le dernier rang de la section Est de la Ligue canadienne de football, confieront le ballon à Antonio Pipkin. Ce dernier assurera la relève de Johnny Manziel, qui a subi une commotion cérébrale contre le Rouge et Noir d’Ottawa, samedi dernier.
Pipkin en sera à un premier départ en carrière dans la LCF et il n’a complété que deux de ses neuf passes dans le circuit canadien. Il deviendra le 15e quart à amorcer une partie pour la formation montréalaise depuis le dernier match de Calvillo, en 2013, et le cinquième cette saison, après Drew Willy, Jeff Mathews, Vernon Adams fils et Manziel.
Le jeune homme de 23 ans ne semble toutefois pas intimidé outre mesure par ce défi de taille et il sautera sur le terrain avec un seul objectif en tête.
«Le seul résultat positif pour moi c’est la victoire, a affirmé Pipkin. Je veux simplement agir en leader et garder le moral des troupes élevé sur les lignes de côté. Tout le monde doit commencer quelque part et c’est à nous de nous retrousser les manches. C’est notre semaine pour faire tourner les choses.»
Afin de ne pas trop forcer la main à Pipkin, les entraîneurs pourraient être tentés d’utiliser une attaque centrée sur les courtes passes et le jeu au sol. Sutton ne s’attend toutefois pas à voir plus d’action qu’à l’habitude.
«Je ne crois pas que nous allons jouer différemment parce qu’Antonio est là, a-t-il déclaré. Nous devons être constants et quand je toucherai au ballon, je devrai amasser le plus de verges possible.»
Les Alouettes ont montré des signes encourageants lors de leur dernière sortie, une défaite de 24-17 au cours de laquelle le Rouge et Noir a inscrit le touché victorieux alors qu’il ne restait que 15 secondes à écouler à la rencontre.
Malgré la déception du pointage final, l’entraîneur-chef des Montréalais, Mike Sherman, estime que sa troupe fait des pas dans la bonne direction, à l’aube de la mi-saison.
«C’était une défaite crève-coeur, mais les joueurs ont été impliqués. J’ai regardé la ligne défensive et elle n’a pris aucun jeu à la légère, a observé Sherman. Nous devons améliorer nos performances, mais nous avons joué avec intensité la semaine dernière. Nous pouvons bâtir là-dessus.»
Il ne reste maintenant qu’à voir si ce sera suffisant pour retrouver le chemin de la victoire et l’emporter contre une bonne équipe comme les Eskimos.