Patrick Boivin: «Il faut que ça marche»
MONTRÉAL — Le président des Alouettes de Montréal a été très clair: les performances sur le terrain sont inacceptables et des changements doivent survenir rapidement.
C’est ce qu’a déclaré Patrick Boivin, jeudi, au moment de faire le bilan de la direction du club en compagnie du directeur général, Kavis Reed, et de l’entraîneur-chef, Mike Sherman.
«Nous devons vous donner beaucoup plus. Nos partisans méritent beaucoup mieux, a-t-il dit dès le début du point de presse, tenu dans un hôtel du centre-ville. Nous comprenons très bien qu’ils sont ‘tannés’ d’attendre après les victoires. Nous le sommes aussi. De se retrouver devant vous avec une saison de cinq victoires est extrêmement décevant», avant d’ajouter en anglais que cela était «inacceptable».
D’ailleurs, les propos du président laissent croire qu’il aura la mèche courte avec son directeur général.
«Avec la qualité de joueurs que nous avons, nous avons de solides fondations sur lesquelles nous devons continuer de bâtir. Kavis le sait très bien. Cette progression devra non seulement se poursuivre dans l’entre-saison et en 2019, mais elle devra se traduire par plus de victoires l’année prochaine.
«Il faut que ça marche. C’est tout», laissera-t-il tomber plus tard quand un journaliste lui a demandé si la saison 2019 serait un peu l’année de la dernière chance pour Reed.
Appelé à préciser sa pensée, Boivin n’a pas voulu dire qu’il était impératif que le club participe aux matchs éliminatoires en 2019, mais qu’elle «devra absolument se battre pour une place (en éliminatoires)».
Pas d’entrevue
Boivin a également répondu aux rumeurs concernant le directeur général. Des médias ont rapporté que le président du club aurait rencontré quelques candidats afin de remplacer Reed, ce qu’il a nié.
«Il n’y a pas eu d’entretien avec qui que ce soit afin de remplacer le directeur général, a-t-il dit. Cela dit, on a évalué notre personnel football.»
Reed a aussi admis que la fiche de l’équipe était une grande déception.
«Nous n’avons pas répondu aux attentes. J’en prends l’entière responsabilité. Le produit sur le terrain, c’est ma responsabilité.(…) Je sais pertinemment que malgré les améliorations apportées à l’équipe, notre fiche de 5-13 jette ombrage à nos accomplissements. Nous devons faire un grand pas de plus au chapitre des victoires.»
Sherman a toutefois voulu prendre une partie du blâme.
«Je suis en grande partie responsable. Nous devons être bien meilleurs l’an prochain, faire preuve de plus de constance.»
Une équipe en difficultés?
Il a grandement été question de la décision des Alouettes de réduire le nombre de sièges dans le stade Percival-Molson à compter de 2019, passant de quelque 25 000 places à environ 20 000. Boivin comprend que cette nouvelle ait pu être perçue de façon négative par les partisans et les observateurs, mais elle se veut plutôt positive.
«Les Alouettes ont procédé à l’expansion du stade dans le but d’être rentables, a rappelé Boivin. Ce qu’on retranche maintenant, ce sont des sièges non vendus. Il n’y a donc pas d’impact sur nos revenus. Le but, c’est de rehausser l’atmosphère au stade et de continuer de convaincre les gens que de venir au stade constitue autant un événement sur le terrain qu’à l’extérieur.
«On a certaines difficultés économiques qui sont directement liées à nos performances sur le terrain. Tout ce qu’on est en train de faire s’insère dans notre initiative pour garder notre noyau de partisans loyaux, mais d’en gagner de nouveaux. Il va de soi que les victoires doivent suivre.»
Boivin croit également que l’équipe, malgré cette réduction du nombre de sièges, aura les moyens de ses ambitions pour relancer le volet football, bien qu’il admette que l’équipe est déficitaire.
«On n’est pas rentable et on ne l’a pas été depuis un certain temps, a-t-il expliqué. La famille Wetenhall, d’abord avec Bob et maintenant avec Andrew, continue d’être engagée envers cette équipe et cette ville. Ce n’est pas une question d’être en danger financièrement, mais comme n’importe quelle entreprise, il faut que ça fasse du sens à un moment donné. C’est la raison pour laquelle je suis entré dans le portrait: on parle de changement de culture, de façon de diriger nos affaires et évidemment, de changements sur le terrain.
«Nous on croit qu’on est capable de bâtir avec ce qu’on a fait sur le terrain cette année, même si ce n’est pas ce qu’il y a de plus convaincant quand on regarde notre fiche. Après cela, le reste va venir. On y croit.»