Une diversité encore trop invisible dans le hockey au Québec
La diversité et l’inclusion devront être mises de l’avant pour assurer la pérennité de notre sport national, plaide notamment le Comité québécois sur le développement du hockey dans son rapport déposé jeudi après-midi.
Le Comité a rendu publique une liste de neuf grandes recommandations visant à relancer et à améliorer le hockey au Québec.
Rendre le sport accessible pour tous, prioriser le développement du hockey féminin et accroître le respect et la sécurité au hockey font partie des objectifs.
Un des constats du Comité: les nouveaux arrivants ont peu ou pas de connaissance du hockey.
«Certaines communautés ethniques ou culturelles sont peu sollicitées dans la découverte du hockey, particulièrement les nombreux immigrants de la grande région de Montréal», peut-on lire dans le document officiel.
«Selon la Fondation des Canadiens pour l’enfance, 71% des nouveaux arrivants affirment s’intéresser au hockey, mais seulement 3% d’entre eux l’essaieront.»
Les membres du Comité constatent aussi que le hockey est étiqueté comme un sport majoritairement masculin et blanc.
«On note un manque de compréhension et de sensibilisation quant à la manière de recevoir et d’inclure les personnes issues de la diversité dans le sport et d’assurer une pratique dans un environnement sain, sécuritaire et empreint de respect.»
«Malheureusement, le hockey est rendu un sport pour les privilégiés», a indiqué le président du Comité, Marc Denis, en marge du dépôt du rapport.
«Il faut réduire les coûts: les coûts d’inscription, de transport, d’équipement. Et il ne faut pas oublier de prioriser le plaisir.»
Le comité statue également qu’il y a actuellement un grand manque d’accès aux infrastructures chez les communautés autochtones.
«Les freins sont liés à l’accès aux programmes et à l’équipement, ainsi qu’à l’environnement dans lequel le hockey est pratiqué», est-il inscrit dans le rapport.
Le hockey féminin au Québec connaît également un recul comparativement aux autres provinces canadiennes.
«En novembre 2021, l’Ontario, qui dénombre 14,9 millions d’habitants, soit 1,7 fois le Québec (8,6 millions), compte huit fois plus de joueuses fédérées sur son territoire, soit 51 465 joueuses comparativement aux 6618 joueuses québécoises», peut-on lire dans le document d’une cinquantaine de pages.
Les membres du Comité invitent d’ailleurs Hockey Québec à revoir sa structure de gouvernance. Une seule femme occupe actuellement un siège à son conseil d’administration, qui compte neuf membres.
Les neuf grandes recommandations du Comité québécois sur le développement du hockey
- Hisser le hockey au rang de sport national du Québec
- Inclure l’apprentissage du patin sur glace dans le programme scolaire du primaire
- Rendre le hockey accessible pour tous
- Prioriser le plaisir du jeu chez les enfants
- Prioriser le développement du hockey féminin
- Optimiser le développement du talent de nos athlètes
- Accroître le respect et la sécurité au hockey est plus nécessaire que jamais
- Doter le Québec des infrastructures appropriées au développement du hockey
- Conférer à Hockey Québec le pouvoir de gouverner et de guider l’avenir du hockey québécois
Le Comité avait comme mandat d’établir un portrait de la situation du hockey au Québec et de soulever les enjeux en matière de développement des jeunes talents à travers la province.
Mis sur pied en novembre dernier, le comité est composé de 17 membres, dont Marc Denis, qui en est le président.
Plusieurs experts de différents milieux ont été rencontrés au cours du processus.