Le Canadien déjà satisfait?
Il était difficile de trouver quelqu’un, avant le début de la saison, qui donnait une chance au Tricolore de participer aux séries.
Cela a peut être créer le syndrome «nous sommes juste contents d’être ici» chez les joueurs montréalais. Ce n’est peut-être pas ce qui s’est passé, mais comment expliquer les mauvaises performances de l’équipe depuis qu’elle s’est qualifiée pour les séries.
Les chiffres ne mentent pas, et ils peignent le portrait d’une formation dramatiquement différente depuis qu’elle est assurée de participer à la danse du printemps.
Les joueurs non plus ne mentent pas. Même le vaillant défenseur Josh Gorges a avoué que le CH avait été mou après la défaite de 5-1 contre les Capitals de Washington, samedi soir au Centre Bell.
Et Gorges a parfaitement raison. Le Canadien a simplement abandonné les principes et le style de jeu qui faisaient de lui une des meilleures équipes de la ligue il y a encore à peine deux semaines.
À tel point que les autres formations dans l’Est aimeraient bien affronter les Montréalais en séries.
Il serait facile, pratique et pas mal justifié de blâmer Carey Price pour les récents maux de l’équipe. Il a été épouvantable dernièrement. Cependant, quand un gardien peine à retrouver ses marques, il a besoin de l’aide de ses coéquipiers. Au lieu d’offrir des performances inspirées en dépit de l’adversité, ces derniers se laissent décourager par les mauvaises sorties de Price.
Par exemple, avant de s’incliner quatre fois au cours des cinq derniers matchs, le Canadien bloquait en moyenne 15,2 tirs par rencontre. Au cours des cinq derniers matchs, ce nombre est descendu à 11,4. Le CH a connu sa pire performance à ce chapitre dans la défaite de 6-4 contre les Penguins de Pittsburgh en ne bloquant que 9 lancers.
L’avantage numérique, qui avait un pourcentage d’efficacité de 22,4 % durant les 40 premières parties, n’a fait mouche que 3 fois en 24 tentatives (12,5 %) dans les cinq dernières parties. Cette baisse de production a fait particulièrement mal. Le Canadien, grâce à son agilité et à sa rapidité, est le meilleur pour forcer ses adversaires à écoper de pénalités. S’il ne capitalise par sur ses chances sur le jeu de puissance, il abandonne un de ses avantages.
Par ailleurs, le désavantage numérique contenait les équipes adverses 81,4 % du temps. Au cours des cinq derniers matchs, il n’a été efficace qu’à 69,4 %.
Vous n’avez même pas à vous fier aux statistiques. Vous pouvez vous contenter de regarder les hommes de Michel Therrien à l’œuvre. Ils sont moins agressifs dans leur poursuite de la rondelle, ils ne gagnent pas les batailles dans les coins et le long des bandes et ils ne sont pas autant impliqué dans toutes les zones de la patinoire, ce qui avait garanti leur succès plus tôt dans la saison.
Tout cela doit changer dès ce soir au New Jersey, sinon le Tricolore sera éliminé rapidement en première ronde, peu importe l’équipe qu’il affrontera.