Les Blue Wings de Détroit

La ville de Détroit est présentement au cœur d’un processus de faillite. Heureusement, mercredi, un conseil d’État local s’est empressé de voter en faveur de la construction d’un nouvel amphithéâtre pour les Red Wings de Détroit. L’actuel aréna devait être en ruine comme le reste de la ville. Fallait agir.

Autre bonne nouvelle, malgré le contexte financier difficile de la ville, l’amphithéâtre sera payé en bonne partie avec l’argent des contribuables. Après tout, ce n’est pas l’entreprise privée qui aime le hockey : une entreprise, c’est une personne morale. Celui qui aime le hockey, c’est le fan. Et il n’a pas de morale. Normal qu’une bonne partie de la facture lui revienne.

Troisième bonne nouvelle? La portion de l’argent public réservé à la construction de l’amphithéâtre sera puisée à même l’enveloppe réservée aux écoles. Du monde moins éduqué, on le sait, ça applaudit plus fort.

Le gant invisible du marché
De son côté, la ville de Québec disposera bientôt d’un nouvel amphithéâtre elle aussi, mais avec pas d’équipe à mettre dedans. Le nouvel amphithéâtre de Détroit, lui, risque de se retrouver avec une équipe à faire jouer dedans, mais avec pas de spectateurs pour la regarder : la moitié d’entre eux sont sur le chômage, et l’autre moitié risque de voir son fonds de pension servir au remboursement de la moitié de la dette de la Ville.

Pour l’habitant de Québec, déménager à Détroit en ce moment, c’est l’occasion idéale de vendre son bungalow de trois chambres sur le chemin Sainte­-Foy à 300 000 piastres et de s’en racheter un en plein cœur de Détroit pour des tites graines de peanut. Les prix affichés actuellement là­-bas varient entre 100 $ et 1 200 $.

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C’est aussi la chance pour lui de pouvoir vivre son rêve américain sur les ruines de celui­-ci, sans compter la possibilité de parler anglais tout croche aux États-Uunis sans que personne ne s’en rende vraiment compte, car la moitié de la population de Détroit a quitté la ville au cours des 60 dernières années.

Mieux encore, les gens de Québec, toujours très critiques de l’utilisation de l’argent de leurs taxes, à Détroit, devraient y trouver leur compte. À titre d’exemple, la Ville n’éclaire même plus certains coins de la ville pour cause de pu d’argent pour ça.

Le boutte du boutte?
Québec veut dire Détroit en vieil algonquin. Toute est dans toute. Allez, Go Blue Wings Go! Pis on remplace les pieuvres sur la glace par des poutines Ashton.