Le grand chantier de Manchester
Il n’y a pas trois matchs de disputés en cette nouvelle saison de la Premier League anglaise qu’on sent déjà souffler un petit vent de crise.
Ce vent nous vient de Manchester, plus précisément du quartier de Trafford, là où les Red Devils de United sont rois.
Depuis le départ du monumental Sir Alex Ferguson, après la saison 2012-2013, le mythique club mancunien traverse un des pires moments sportifs de sa glorieuse histoire et, à l’image de notre bleu-blanc-noir (toutes proportions gardées), cette glissade se poursuit malgré le congédiement de son successeur, David Moyes.
La saison dernière, celui que Fergie avait lui-même choisi comme son dauphin a vu le couperet s’abattre sur lui avec quatre matchs à jouer à la pire campagne du club depuis 1992: un piètre septième rang (selon le standard United), loin de la gloire coutumière, comme de tout tournoi international.
L’arrivée du Hollandais Louis Van Gaal à la barre des Red Devils laissait pourtant entrevoir de belles choses pour 2014-2015. Fort de sa solide expérience, autant dans l’élite européenne qu’au niveau international, et plus récemment d’un beau parcours à la Coupe du monde avec les Pays-Bas, on croyait avoir enfin trouvé un digne héritier de Ferguson au Théâtre des Rêves.
Malgré cette promesse et un parcours préparatoire parfait, United n’a pu signer la moindre victoire à ses trois premiers matchs officiels, tous disputés face à des adversaires beaucoup plus modestes de surcroît. Le dernier affront, une humiliante défaite de 4-0 en League Cup aux mains de MK Dons, un tout petit club de troisième division, mardi dernier, est venu alimenter l’inquiétude du plus optimiste supporter.
Manchester United est en plein chantier et, à court terme, Van Gaal a pour mission de ramener le club dans le top 4 anglais, synonyme de Ligue des champions. Les arrivées en grande pompe du défenseur Argentin Marcos Rojo et de son illustre compatriote Angel Di Maria sont un grand pas dans cette direction, mais le travail de fond requis pour replacer cette équipe sur les rails de l’excellence risque de s’étendre sus quelques saisons.
À ce chapitre, il sera intéressant de mesurer le niveau de patience des frères Avram et Joel Glazer, propriétaires du géant mancunien. Au sein d’une telle entreprise globale et cotée en Bourse, la quête de gain rapide se fait généralement au détriment de toute logique sportive et le concept de reconstruction est souvent très impopulaire.
En attendant, on ne peut que souhaiter à Louis Van Gaal que les Glazer lui donnent assez de temps pour mener à bien son chantier.