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De la place pour les sports émergents

Photo: Collaboration spéciale Sébastien Crête

Pour parvenir à se tailler une place dans le paysage sportif montréalais, les sports émergents, comme l’Ultimate Frisbee et l’équipe du Royal de Montréal,  devront trouver un moyen de se démarquer du lot, estime le spécialiste en marketing sportif, Jean Gosselin.

« Il reste encore de la place sur la scène sportive montréalaise, mentionne M. Gosselin. Montréal aime le sport et les gens sont curieux. On le voit par le nombre de spectateurs dans de grands événements, tels que des championnats du monde ou nationaux. L’aréna Maurice-Richard a été rempli à quelques reprises, lors des compétitions de patinage de vitesse.»

Toutefois, on ne peut pas juger de la popularité d’un sport en le comparant au nombre de billets vendus pour le Canadien de Montréal, précise M. Gosselin. «Lors des championnats du monde de la FIFA, le stade olympique a accueilli des foules de 4000 personnes pour deux équipes qui n’étaient pas connues, c’est positif. On n’atteint pas des foules de 15 000 personnes, mais ce sont des ligues qui fonctionnent bien. Le frisbee se pratique de plus en plus et c’est la même chose pour le hockey féminin», affirme M. Gosselin.

En 2015, l’équipe montréalaise d’ultimate frisbee a attiré plus de spectateurs que toutes les autres formations de sa division avec une moyenne de 1254 personnes par partie, indique Jean-Levy Champagne, copropriétaire du Royal de Montréal. «Nous avons toujours le meilleur taux d’assistance par match depuis deux ans. Nous accueillons les plus grosses foules de la ligue», déclare M. Champagne.

D’ailleurs, la Sainte-Flanelle n’a pas toujours eu ce degré de popularité, rappelle M. Gosselin. «Il y a une vingtaine d’années, le Canadien avait de grandes difficultés à vendre des abonnements. Ce n’était pas l’équipe la plus choyée de la ligue. C’est dû à un travail exceptionnel de marketing.»

Autres plateformes
Pour que les différents sports se démarquent, ils doivent utiliser d’autres moyens pour se faire connaître. Si l’objectif des sports émergents ou encore moins populaires est d’égaler le Canadien de Montréal, le processus sera long, ardu et probablement infructueux, annonce M. Gosselin.

«Il y a de la place si on cible bien le marché. C’est ce qu’ont fait les sports urbains, comme le skateboard, qui a utilisé les réseaux sociaux et YouTube pour atteindre un plus large public.»

Miser sur la télédiffusion n’est pas la meilleure ni la seule façon d’aller chercher de nouveaux partisans, fait valoir le spécialiste en marketing sportif. «Dans le marché nord-américain, les grands sports, comme le hockey, le baseball, le football et le basketball, obtiennent la couverture régulière en sport dans les médias. Tous les autres sports doivent se battre pour le reste. Les promoteurs manquent d’imagination. Il ne faut pas copier le modèle des grandes corporations, mais bien développer de nouveaux modèles promotionnels.»

C’est d’ailleurs ce sur quoi a misé le Royal de Montréal pour attirer de nouveaux partisans. L’organisation a mis en place un compte YouTube où l’on peut y voir les meilleurs moments de la semaine ainsi que des entrevues. De plus, l’équipe est très active sur les réseaux sociaux.

«Nous voyons de nouveaux visages à chaque match. Ce n’est pas seulement les membres de la communauté ultimate ou nos familles. Nous développons notre clientèle», souligne M. Champagne.

Évaluation du sport dans les médias québécois
Selon un rapport annuel produit par Influence communication, 70% des sujets sportifs couverts par les médias québécois, en 2014, touchent le Canadien de Montréal. Au cours des 15 dernières années, la moyenne est de 67%.

L’Impact de Montréal, les Alouettes de Montréal, les autres équipes de la Ligue nationale de hockey (LNH) et les prouesses d’Eugénie Bouchard se sont partagé 18% de la couverture médiatique. Les 12% restant englobent toutes les autres disciplines sportives.

  • Canadiens de Montréal: 70%
  • Eugénie Bouchard: 6%
  • Alouettes de Montréal: 5%
  • Autres équipes de la LNH: 4%
  • L’Impact de Montréal: 3%
  • Autres sports: 12%

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