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Sida: L'Afrique du Sud progresse

Elisabeth Braw - Metro World News

En Afrique du Sud, la sensibilisation au sida a connu quelques ratés. Un ancien ministre de la Santé y a déjà fait la promotion de l’ail, du jus de citron et de la betterave comme traitements contre la maladie. Et le dernier président a remis en question le lien existant entre le VIH et le sida. Aujourd’hui, toutefois, le pays dispose du plus important programme de traitement médical du monde pour combattre la maladie.

«Il y a eu des progrès au cours des dernières années, déclare le Dr Kevin Kelly, directeur du Centre for AIDS Development, Research and Evaluation de l’Université Rhodes, à Grahamstown. Nous ne nous disputons plus pour savoir quel traitement est le meilleur, et vous pouvez difficilement allumer la télévision sans entendre parler du sida.»

Et les progrès étaient urgents. Aucun pays ne compte autant de cas de VIH/sida que l’Afrique du Sud, où près d’un habitant sur cinq est porteur du virus. «Les chances de survie des sidéens ont beaucoup augmenté. De maladie signifiant la mort à plus ou moins brève échéance, le sida est devenu une maladie chronique, explique Jan DeGroot, un Sud-Africain diagnostiqué séropositif en 1990. Malheureusement, bien des gens ne se présentent à l’hôpital que lorsqu’il est trop tard.»

L’Afrique du Sud demeure un pays divisé, notamment sur le plan de la sensibilisation au sida. Si de faibles taux d’infection sont enregistrés dans certaines régions, le virus se propage rapidement dans les bidonvilles. «Dans les coins pauvres, les gens ont fréquemment plusieurs partenaires et les jeunes commencent à avoir des relations sexuelles très tôt, souvent avec des adultes beaucoup plus vieux qu’eux, explique le Dr Kelly. C’est le chaos.»

Si les jeunes évitaient les relations sexuelles inter-générationnelles, ils auraient de meilleures chances de grandir sans contracter le virus. Mais la plupart sont pauvres. Bien des jeunes femmes cherchent donc des papas-gâteaux et finissent par se faire infecter par ces hommes. Près de 27 % des Sud-Africaines âgées de 20 à 29 ans sont ainsi séropositives. On estime en outre que, de 1997 à 2006, le nombre annuel de morts attribuables au sida est passé de 316 550 à 605 480. Le pays compte aujourd’hui près de 1,5 million d’orphelins du sida.

Le taux d’infection par le VIH est cependant en train de se stabiliser. En 2008, 87 % des hommes âgés de 15 à 24 ans ont dit utiliser le condom, contre 57 % en 2002. «De nombreux intervenants font de très bonnes choses, mais chacun de leur côté; ce qu’il faut, maintenant, c’est une action coordonnée à l’échelle nationale», conclut le Dr Kelly.

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