Et le citoyen dans tout ça?
Les citoyens de Laval et de Montréal ne pourront pas choisir leur maire. Puisque les démissions de Gilles Vaillancourt et de Gérald Tremblay sont survenues à moins d’un an de l’échéance électorale, ce sont les membres du conseil municipal qui auront cette responsabilité. On imagine que c’est le compromis à faire pour que le citoyen y trouve son compte.
En principe, on ne devrait pas être préoccupé. Après tout, on le voit bien, les acteurs en présence ont l’intérêt du citoyen à cœur… C’est pourquoi Union Mont-réal est en train d’imploser… Il est tellement important de bien servir le citoyen qu’à Laval, le comité exécutif questionne la nomination d’un vérificateur externe. Il s’agit pourtant d’une excellente initiative du ministre responsable des affaires municipales. Cette formule a le potentiel de redonner un peu confiance. Elle devient pourtant une raison pour les tergiversations.
S’il peut être pratique, économique, réaliste de ne pas élire un maire au suffrage universel à moins d’un an de l’élection générale, on peut se demander si le citoyen en a pour son vote. On réalise malheureusement que les intrigues de coulisses jouent un rôle trop important pour que cela soit démocratiquement rentable.
Peut-être faudrait-il repenser la règle.
Quoi qu’il en soit, vendredi soir, Montréal aura un nouveau maire. On souhaite que le climat de psychodrame cède la place à un climat constructif. Si le citoyen a fait le compromis de céder son droit de vote, ce sera aux membres du conseil de faire quelques compromis pour faire fonctionner la ville.
Cette semaine, des voix se sont enfin élevées pour que le conseil exécutif de la Ville de Montréal travaille, pour la prochaine année, dans un esprit de collégialité. Cet esprit doit se retrouver dans l’action, en y regroupant des élus de tous les partis. Il s’agit d’une avenue sage, qui favoriserait la transparence et le ménage qui s’impose dans les pratiques.
Pendant ce temps, les élus de Laval devraient être conscients de ce qui les attend s’ils ne font pas preuve d’ouverture et d’humilité. Après tout, ils travaillent en principe pour les citoyens. Et puis, la Commission Charbonneau n’a pas vraiment encore abordé les questions touchant leur ville. Ce qui ne saurait tarder.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.