Eric Trump refuse de témoigner dans une enquête à New York avant l’élection

Le fils de Donald Trump, Eric Trump le 17 septembre Photo: Robert F. Bukaty/AP Photo

NEW YORK — Le fils du président Donald Trump, Eric, est prêt à se conformer à une assignation à témoigner dans le cadre d’une enquête à New York sur les pratiques commerciales de la famille, mais seulement après les élections du 3 novembre, ont déclaré jeudi ses avocats dans un document judiciaire.

Les avocats ont fait valoir que le «calendrier de voyage extrême» d’Eric Trump lié à la campagne de réélection de son père l’avait empêché de témoigner plus tôt dans le cadre de l’enquête civile de la procureure générale Letitia James. Ils ont dit qu’ils voulaient également «éviter l’utilisation de sa présence pour témoigner à des fins politiques».

Mme James, une démocrate, a critiqué les prétendus conflits d’horaire d’Eric Trump, répondant dans un communiqué: «Nous ne permettrons à aucune entité ou personne de dicter la façon dont notre enquête se déroulera ou à quiconque d’échapper à une assignation légale. Personne n’est au-dessus de la loi, un point c’est tout.»

Mme James s’est présentée devant le tribunal le mois dernier pour obliger les associés commerciaux de Donald Trump, y compris Eric, à témoigner et à remettre des documents dans le cadre d’une enquête visant à déterminer si l’entreprise familiale, la Trump Organization, a menti sur la valeur de ses actifs afin d’obtenir des prêts ou des crédits d’impôt. Les enquêteurs doivent encore déterminer si une loi a été enfreinte, a écrit le bureau de Mme James dans un dossier de cour.

La procureure a demandé l’intervention du tribunal après que les avocats d’Eric Trump eurent brusquement annulé un entretien avec les enquêteurs qui était prévu à la fin juillet. Une audience sur la question est prévue mercredi prochain devant un tribunal d’État de Manhattan.

Eric Trump, le troisième des cinq enfants de Donald Trump, s’est rendu jeudi dans un bureau de la campagne Trump à Portsmouth, dans le New Hampshire, et a assisté à un événement intitulé «Se battre pour le homard du Maine avec Eric Trump».

Les avocats des Trump soutiennent que la plupart des organismes d’application de la loi s’abstiennent d’actions impliquant des personnalités politiques dans les 60 jours précédant une élection, bien que ce ne fut pas le cas lorsque le directeur du FBI de l’époque, James Comey, a envoyé une lettre au Congrès une semaine avant l’élection présidentielle de 2016 concernant une enquête sur les courriels de Hillary Clinton, rivale de Donald Trump.

Les avocats d’Eric Trump ont proposé quatre dates pour le témoignage, la première étant le 19 novembre, qui, selon eux, se situe à peine 30 jours après d’autres témoignages prévus dans le cadre de l’enquête. Ils cherchent également à obtenir l’assurance que le bureau de la procureure générale ne partagera pas le contenu des témoignages et les preuves avec d’autres organismes d’application de la loi ou de réglementation.

Mme James a ouvert son enquête civile sur une fraude potentielle dans les relations commerciales de Donald Trump en mars 2019 après que son avocat personnel de longue date, Michael Cohen, eut déclaré au Congrès que Donald Trump avait gonflé à plusieurs reprises la valeur de ses actifs pour obtenir des conditions de prêts et d’assurance plus favorables.

Les enquêteurs étudient comment la Trump Organization et ses agents ont évalué la valeur de Seven Springs, un domaine de 86 hectares au nord de New York que Donald Trump a acheté en 1995 dans le but de le transformer en club de golf.

Après l’échec de ce projet, il a accordé une servitude de plus de 63 hectares à une fiducie foncière de conservation en 2016 afin de se qualifier pour une déduction d’impôt sur le revenu. Dans son dépôt initial, le bureau de Mme James a déclaré qu’une évaluation professionnelle effectuée à l’époque avait déterminé que Seven Springs valait 56,5 millions $ avant le don. Les terres conservées en échange de la déduction fiscale valaient 21,1 millions $, indiquait-on.

M. Cohen a déclaré lors de son témoignage au Congrès que lorsque Donald Trump tentait d’acheter l’équipe sportive des Bills de Buffalo en 2014, il a fourni des états financiers à la Deutsche Bank indiquant que Seven Springs avait une valeur de 291 millions $ en 2012.

Le bureau de la procureure générale tente également de recueillir des informations sur le Trump National Golf Club près de Los Angeles, où la Trump Organization a fait don d’une servitude de conservation sur une partie de la propriété en 2014 et a reçu une déduction fiscale.

Et les enquêteurs ont déclaré qu’ils examinaient également les circonstances dans lesquelles l’entreprise avait géré les problèmes fiscaux relatifs à plus de 100 millions $ de dettes liées à la Trump International Hotel and Tower à Chicago qui avaient été annulées entre 2010 et 2012.

L’année dernière, le président Trump a écarté du revers de la main diverses enquêtes sur ses relations antérieures à son accession à la Maison-Blanche, accusant Mme James et le gouverneur démocrate de New York, Andrew Cuomo, de «harceler toutes mes entreprises de New York à la recherche de tout ce qu’ils peuvent trouver pour me faire aussi mal paraître que possible».

Michael R. Sisak, The Associated Press

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