Les électeurs américains prévenus des problèmes possibles le 3 novembre

Un message d'intérêt public du FBI et de l'agence de cybersécurité du ministère de la sécurité intérieure le mardi 6 octobre 2020. Photo: Jon Elswick/AP Photo

WASHINGTON — La police fédérale américaine et l’Agence de cybersécurité du département de la Sécurité intérieure ont publié une série d’avis ces dernières semaines visant à avertir les électeurs des actes malveillants qui pourraient survenir lors des élections, ainsi que des mesures que les Américains peuvent prendre pour contrer la menace d’ingérence étrangère dans le scrutin.

Les problèmes identifiés dans ces messages d’intérêt public vont de la diffusion de désinformation en ligne sur le processus électoral aux cyberattaques visant l’infrastructure électorale. Pris dans leur ensemble, les avis montrent clairement que les autorités américaines suivent un large éventail de menaces potentielles dont les électeurs devraient, selon eux, être au courant, non seulement pour des raisons de transparence, mais aussi pour qu’ils puissent être préparés.

Ces avertissements ont été diffusés même si de hauts responsables de la sécurité aux États-Unis ont exprimé, aussi récemment que mardi, leur confiance dans l’intégrité du vote malgré les allégations répétées du président Donald Trump mettant en doute la fiabilité du processus électoral.

Voici certains problèmes potentiels identifiés par le FBI et l’Agence de cybersécurité.

– Désinformation à travers de faux sites internet et de faux comptes de courriel

Il n’est pas difficile de configurer un compte de messagerie ou un site web pour qu’il ressemble étroitement à un compte légitime. C’est précisément ce que le FBI et l’Agence de cybersécurité croient qui pourrait se produire pour tromper les Américains pendant les élections.

Les cybercriminels fabriquent régulièrement de faux sites web avec de légères fautes d’orthographe ou d’autres altérations à peine perceptibles pour duper les internautes.

Dans le contexte d’une élection, par exemple, un site dont l’adresse se termine par «.com» au lieu de «.gov», et qui prétendrait avoir des informations ou des résultats de vote légitimes, pourrait amener les personnes qui visitent la page à penser que ce qu’elles lisent est une source gouvernementale authentique et digne de confiance.

En plus de diffuser de fausses informations, soulignent les autorités, ces sites et comptes de messagerie falsifiés peuvent collecter des informations personnelles et propager des logiciels malveillants.

Selon les responsables, une précaution que les électeurs peuvent prendre est de vérifier l’orthographe des sites et des adresses de courriel qui peuvent à première vue sembler légitimes, mais qui ne le sont pas.

– Désinformation à travers des publications en ligne

Les services de renseignement étrangers pourraient utiliser des publications pseudo-universitaires en ligne pour semer la confusion autour de l’élection et miner la confiance dans la légitimité de ses résultats.

Ces sites pourraient par exemple alléguer qu’il y a eu suppression du vote ou fraude électorale, dénigrer des candidats, diffuser des informations sur des cyberattaques – réelles et présumées – et propager des affirmations trompeuses ou non fondées pour manipuler l’opinion publique, provoquer des divisions et discréditer le processus électoral.

Les responsables américains encouragent les électeurs à s’appuyer sur des sources d’informations fiables, notamment les responsables électoraux locaux et étatiques, et à vérifier par des canaux crédibles les informations concernant des problèmes avec le vote avant de les partager en ligne.

– Fausses allégations de piratage des informations des électeurs

La façon dont une personne vote est confidentielle. Mais aux États-Unis, les informations sur qui a le droit de voter, à quelle fréquence une personne vote et quel parti elle appuie sont accessibles au public par le biais de diverses sources.

C’est la raison pour laquelle les autorités ont déclaré, il y a plusieurs semaines, qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter lorsque des médias russes ont rapporté que certaines informations sur l’enregistrement des électeurs américains étaient disponibles sur un forum de pirates informatiques.

Le FBI et l’Agence de cybersécurité ont publié peu après un avis rappelant que des «acteurs étrangers» et des cybercriminels anonymes diffusent de fausses informations destinées à discréditer le processus électoral américain, notamment en prétendant faussement avoir piraté et divulgué des informations électorales.

Même si ces acteurs étrangers ou ces cybercriminels avaient de telles informations, rien n’indique que cela empêcherait un Américain de voter ou constituerait un moyen de manipuler le vote.

Les agences américaines disent n’avoir aucune information indiquant qu’une attaque visant l’infrastructure électorale aurait compromis l’intégrité des résultats du scrutin ou l’exactitude des informations d’inscription des électeurs, empêché un électeur inscrit de voter ou empêché la tenue d’une élection.

– Cybermenaces visant les systèmes de vote

Les avis des deux agences décrivent les menaces possibles pour l’infrastructure électorale qui, selon elles, pourraient ralentir le déroulement du vote ou entraver l’accès aux informations de vote, mais qui ne devraient pas compromettre l’intégrité des résultats.

Une préoccupation concerne les attaques dites de «déni de service», dans lesquelles un serveur est mis hors ligne au moins temporairement après avoir été inondé de demandes, ce qui pourrait rendre les sites web liés aux élections inaccessibles ou ralentir l’accès aux informations ou aux résultats du vote.

Même dans de telles attaques, cependant, les données de vote sous-jacentes ne devraient pas être affectées, selon les responsables fédéraux, qui disent avoir travaillé avec leurs homologues électoraux locaux pour s’assurer qu’ils peuvent minimiser l’impact et se remettre rapidement d’une telle perturbation.

Le FBI et l’Agence de cybersécurité affirment dans un autre des avertissements récemment publiés que les cyberacteurs continuent de tenter de s’introduire dans les systèmes d’inscription des électeurs et de rapport du vote. Mais les agences disent qu’elles n’ont identifié aucun incident qui pourrait empêcher les Américains de voter ou qui pourrait altérer le décompte des votes.

En 2016, la Russie a recherché des vulnérabilités dans les systèmes électoraux de différents États américains et a également ouvert une brèche dans le système d’inscription des électeurs de l’Illinois. Mais il n’y a aucune preuve que les votes aient été modifiés ou que cela ait influencé les résultats.

Cette année, les agences affirment qu’il serait difficile de manipuler les votes d’une manière qui pourrait influencer les élections, et indiquent que les responsables électoraux ont mis en place des mesures de précaution telles que des bulletins de vote provisoires, des sauvegardes des bulletins sur papier et des sauvegardes des registres de vote.

Eric Tucker et Ben Fox, The Associated Press

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