Les autorités se préparent à contrer des actes violents près des bureaux de vote

FILE - In this June 2, 2020, file photo the White House is visible behind a large security fence as uniformed Secret Service and FBI agents stand on the street in front of Lafayette Park in the morning hours in Washington. Federal and state law enforcement officials have begun expanded preparations for the possibility of widespread unrest at the polls on Election Day, a response to extraordinarily high tensions among voters and anxieties about safety stoked in part by President Donald Trump. (AP Photo/Andrew Harnik, File) Photo:

WASHINGTON — Les autorités américaines, tant à l’échelle fédérale que locale, se préparent plus qu’à l’accoutumée à la possibilité de devoir faire face à de l’agitation près des lieux de votation le jour du scrutin.

Les tensions sont vives à quelques semaines des élections américaines. Cette inquiétude est alimentée en partie par le président sortant Donald Trump.

La police fédérale (FBI) et des responsables locaux dans de nombreux États ont mené des exercices, dont certains fondés sur les pires scénarios. Ils ont mis en place des centres de commandement pour améliorer la coordination contre la violence et l’intimidation. Des avertissements publics ont été lancés soulignant que tout crime contre le caractère sacré du vote du 3 novembre ne serait pas toléré.

Ces efforts sont davantage tournés vers la population que lors des élections précédentes en raison des craintes grandissantes quant à la possibilité d’affrontements violents dans les villes américaines. Les autorités disent n’avoir reçu aucune information ou menace précise à ce sujet, mais elles se préparent à une multitude de scénarios différents qui pourraient se produire.

Les tensions sont particulièrement fortes étant donné la polarisation politique accrue dans la foulée des manifestations de masse contre l’injustice raciale. Les ventes d’armes à feu sont en hausse. Six hommes viennent d’être arrêtés et accusés d’avoir conspiré pour enlever la gouverneure démocrate du Michigan Gretchen Whitmer.

Depuis plusieurs mois, Donald Trump laisse entendre sans preuve que l’élection pourrait être truquée. Son appel aux partisans «d’aller dans les urnes et de surveiller [le vote] très attentivement» a fait craindre aux responsables électoraux que des «contrôleurs» non officiels ou autoproclamés puissent provoquer le chaos et des conflits dans des bureaux de vote.

Un responsable du FBI a reconnu que la police fédérale tenait compte du climat actuel en vue de se préparer à assurer la sécurité à l’occasion du scrutin. Le FBI se dit prêt à collaborer avec d’autres agences pour protéger le système électoral.

Jusqu’à présent, les experts qui étudient l’extrémisme disent n’avoir vu aucune discussion ouverte sur les réseaux sociaux incitant à avoir recours à la violence ou à s’ingérer dans le processus.

Megan Squire, professeure à l’université d’Elon, dit que des extrémistes de droite semblent se préparer à quelque chose, sans donner de précisions. «Ils attendent quelque chose, mentionne-t-elle. C’est comme une sorte de sensation frémissante.»

Ainsi, sur un des forums internet que suit Mme Squire, un partisan d’un groupe extrémiste dit vouloir s’approvisionner en eau, en nourriture, en essence et en générateurs au cas où «l’infrastructure tomberait en panne et les lignes d’alimentation seraient coupées».

Mme Squire signale aussi que les Proud Boys, un groupe connu pour inciter à la violence de rue lors de rassemblements dans le nord-ouest du pays, semblent avoir été enhardis par les commentaires de M. Trump lors du débat, lorsqu’il a refusé de condamner explicitement les suprémacistes blancs.

Une riposte coordonnée

Cette année, des responsables d’un certain nombre d’agences fédérales chargées de l’application de la loi se coordonneront le jour du scrutin au Centre d’information stratégique et d’opérations du FBI, ont indiqué des sources proches du dossier.

Les procureurs du ministère de la Justice seront sur place pour surveiller les incidents et aider à coordonner une riposte fédérale en cas de violence et de menaces contre les infrastructures électorales, de cyberattaques ou d’incidents très médiatisés dans les bureaux de vote.

Le ministère de la Justice et celui de la Sécurité intérieure ont envoyé du personnel supplémentaire dans les villes où la violence a éclaté pendant les manifestations contre le racisme. La Garde nationale a désigné des unités de police militaire en Arizona et en Alabama pour servir de forces de réaction rapide afin qu’elles puissent répondre à tout trouble potentiel.

Les autorités locales seront également aux premières lignes.

Le procureur du district de Philadelphie, Larry Krasner, a indiqué qu’une ligne directe avait été installée permettant d’envoyer des enquêteurs là où des électeurs auront été empêchés de voter. Il a indiqué que les groupes armés, dont certains ont provoqué des actes de violence pendant les manifestations, ne seront pas autorisés dans les bureaux de vote de la ville.

Oren Segal, vice-président du Centre sur l’extrémisme de la Ligue anti-diffamation, dit n’avoir remarqué aucune campagne spécifique par des groupes ayant l’intention de cibler les bureaux de vote.

«Une grande partie de ces bavardages ne sont que des hyperboles. On ne veut pas les amplifier», souligne-t-il.

Selon lui, les suprémacistes blancs se tournent souvent vers la violence «lorsqu’ils ont l’impression que leur culture leur a été enlevée», tandis que les milices «ont tendance à devenir plus anxieuses lorsqu’elles pensent que leurs armes leur seront enlevées». Aujourd’hui, il craint la formation d’une coalition d’extrémistes armés qui «pensent que leur élection va leur être enlevée».

Michael Balsamo, Michael Kunzelman et Colleen Long, The Associated Press

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