Fuite de méthane dans une résidence

Une fuite de méthane s’est produite, le jeudi 18 septembre, dans une résidence de la rue Dyonnet, dans l’arrondissement de Mercier – Hochelaga-Maisonneuve. Après une douzaine d’heures, l’essentiel du gaz s’était échappé, mais la durée de l’incident a surpris tout le monde.

Ce sont des travaux de pieutage intérieur qui ont occasionné l’incident.

« Les ouvriers ont percé une poche de gaz en installant les pieux, sous la maison. Au début, je me suis demandé quel type de gaz cela pouvait être. Je savais que ce n’était pas du gaz de ville, car il n’y avait pas d’odeur, explique le propriétaire, qui a travaillé pendant de nombreuses années chez Gaz Métropolitain. On a su finalement que c’était du méthane. »

Risque d’explosion

À une concentration peu élevée, le méthane n’est pas considéré comme toxique.

Ce gaz naturel est la deuxième source d’énergie la plus utilisée dans le monde, après le pétrole. Cependant, il est hautement inflammable et peut rapidement provoquer une explosion si la concentration devient trop élevée.

« D’habitude, les entreprises réalisent leurs travaux de pieutage de l’extérieur. Mais là, cela s’est fait de l’intérieur et c’est pour cela qu’une fois la poche percée, le gaz s’est retrouvé emprisonné dans une cavité sous la maison et n’avait pas de moyen de s’échapper », détaille le propriétaire.

Par précaution, l’électricité a dû être coupée dans le quartier et quelques voisins ont dû évacuer leurs maisons. Les services d’incendie ont également installé une cheminée avec un conduit de sécheuse, pour drainer le gaz vers l’extérieur.

Une présence méconnue

La nature du gaz n’a pas surpris le propriétaire des lieux.

« Je n’ai pas été étonné, car le méthane se trouve dans les sols argileux ou de glaise, qui sont proches des milieux humides comme ici », ajoute-t-il.

En revanche, la durée de l’intervention a surpris tout le monde.

« Les entreprises de pieutage percent souvent des poches de gaz, mais ne s’en aperçoivent pas la plupart du temps. Le gaz met deux-trois heures à s’échapper et c’est terminé. Or, ici la quantité devait être importante, car cela a pris une douzaine d’heures », ajoute le propriétaire.

Les services intervenus sur les lieux n’ont pas pu quantifier le méthane présent. D’ailleurs, peu de données sur la présence de gaz naturels dans le sol montréalais, sont d’ailleurs disponibles.

Une chose que regrette Daniele Pinti, professeur au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère, de l’UQÀM. « Pour sensibiliser les gens, il faudrait faire une étude hydrogéologique sérieuse sur le secteur métropolitain de Montréal. Or, toutes les études récentes faites par le Programme d’acquisition des connaissances des eaux souterraines ne couvrent pas ce secteur ».

D’autres cas similaires pourraient donc se renouveler.

De son côté, le propriétaire de la rue Dyonnet a pu terminer ses travaux. Il a tout de même fait installer des détecteurs de méthane à l’intérieur de sa maison, par mesure de sécurité.

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