Anna Capobianco-Skipworth : le match de la vie

Anna Capobianco-Skipworth est de la trempe de ces grandes dames qui ne se laissent pas abattre par les épreuves de la vie. Malgré trois cancers et l’ablation de ses deux seins, elle a choisi de se battre et de mordre dans la vie.

L’année 2001 restera à jamais gravée dans sa mémoire. C’est à ce moment que sa vie a complètement basculé. À la suite d’un auto-examen, elle découvre une bosse sur son sein gauche et ressent de la douleur. Elle a alors l’impression que son sein est plus gros que l’autre.

Elle en parle à sa fille Melissa. Cette dernière a justement un rendez-vous chez son médecin de famille ce jour-là. Sa mère décide de l’accompagner.

Dans le bureau du médecin, elle aborde le sujet. Il lui recommande alors de passer une mammographie, ce qu’elle fait. Elle en passera même deux, ainsi qu’une biopsie. Dans l’attente des résultats, elle tente de se convaincre que rien n’est grave. Elle peut aussi compter sur le soutien de son mari qui l’accompagne tout au long du processus.

Le 31 octobre 2001, le verdict tombe. Le spécialiste lui annonce qu’elle a le cancer du sein. La nouvelle est difficile à accepter. Elle est sous le choc.

« On pense toujours que ça n’arrive qu’aux autres. Quand on m’a dit que j’avais le cancer du sein, je ne voulais pas le croire. Après quelques minutes, j’ai dû me résigner.

« Sur le chemin du retour, le silence s’est installé dans la voiture. Je pensais à mon mari, qui était là à mes côtés, et dont la première femme était décédée d’un cancer du sein. Heureusement, il me rassurait, me disait que tout irait bien et qu’il serait là pour m’épauler », se rappelle-t-elle.

Une fois à la maison, sa fille a voulu connaître les résultats. Elle était en compagnie d’une amie qui avait perdu sa mère d’un cancer du sein, Mme Capobianco-Skipworth lui a dit que tout était correct. Ce n’est que le lendemain, à son retour de l’école, qu’elle lui a tout révélé.

Opérations

Quelques jours plus tard, Mme Capobianco-Skipworth était opérée. L’opération a duré quatre heures au lieu d’une. Le cancer était plus important que les spécialistes ne le croyaient. On procède alors à l’ablation de son sein.

À peine un an plus tard, en décembre 2002, la femme est de nouveau opérée. On lui enlève son second sein, après avoir détecté une nouvelle tumeur. Bien qu’elle ait toutes les raisons d’être déprimée, elle prend tout de même la vie du bon côté. Elle dédramatise la situation par le biais de l’humour.

« Je devais être forte pour ma fille et mon mari. Ils sont ma première raison de vivre et ont été d’un soutien extraordinaire. J’étais très bien entourée et mes amis ont toujours été là. Même sans mes seins, je me suis toujours sentie très féminine. Je refusais de porter des prothèses mammaires. »

Deux ans plus tard, en 2004, la survivante reçoit une autre mauvaise nouvelle. À cette époque, elle ne se sentait pas bien. De nouveaux tests sont faits et on lui apprend qu’elle a un cancer des ovaires.

Dans le même laps de temps, sa mère qui est atteinte de sclérose en plaques et dont elle s’occupe est mal en point. Elle décède 48 heures plus tard, soit 20 minutes après que Mme Capobianco-Skipworth arrive à son chevet. Elle doit reporter son opération pour s’occuper des funérailles.

« J’ai demandé à mon médecin si j’allais célébrer mes 50 ans. Il m’a répondu qu’il ne le savait pas. Après l’opération, qui s’est très bien passée, il m’a dit de préparer mon anniversaire. Évidemment, j’ai grandement souligné l’événement avec 85 de mes amis. »

Survivre aux épreuves

La force de caractère de cette survivante est inspirante. Et pourtant, elle ne se considère pas comme une « superwoman ».

« J’ai simplement choisi de vivre. J’ai un mari extraordinaire, une fille tout aussi extraordinaire et des amis qui ont été d’un grand soutien. Ce sont ces gens qui m’ont donné la force de lutter », répète candidement Mme Capobianco-Skipworth.

Même dans les moments les plus difficiles, elle est demeurée positive. « Il ne faut pas avoir peur d’en parler à nos proches. C’est beaucoup plus malsain de tout garder pour soi. J’en ai versé des larmes, mais je n’ai jamais voulu m’apitoyer sur mon sort.

« Tout le monde a cette force intérieure qui nous permet de passer à travers de telles épreuves. Je suis loin d’être la seule dans mon cas. »

Depuis sept ans, Mme Capobianco-Skipworth est en pleine forme. Elle ne garde aucune séquelle de ses trois cancers. Bien sûr, elle doit être vigilante, mais sans plus.

Elle vient à peine de passer sous le bistouri pour une opération de reconstruction mammaire. Elle a repris son rythme de croisière, bien qu’elle ne l’ait jamais vraiment ralenti. Elle enseigne l’anglais langue seconde aux adultes, tout en faisant de la suppléance au secondaire et en cumulant un poste de commissaire scolaire. Elle partage également son expérience dans le cadre de conférences sur le cancer du sein. Son histoire est une véritable source d’inspiration.

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