Entrevue avec Yolande James: l'immigration, le défi
Jeune députée d’à peine 30 ans, Yolande James est à la tête d’un des ministères les plus importants pour l’économie du Québec. C’est du moins ce qu’indiquait récemment la présidente de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Isabelle Hudon.
La ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles est bien au fait de l’importance de l’immigration. «C’est un défi, j’en suis consciente», dit-elle lors d’une entrevue accordée à Métro. «Un défi qu’il faut réussir», précise-t-elle.
Pas moins de 700 000 emplois devront être pourvus d’ici 2011. Après cela, c’est la présence des immigrants qui assurera la croissance économique du Québec, puisque la main-d’Å“uvre existante ne pourra que remplacer les travailleurs qui prennent leur retraite.
Compétition internationale
Quelques investissements ont récemment été annoncés par Yolande James pour aider les futurs immigrants à trouver un emploi à partir de leur pays d’origine et à apprendre à parler correctement le français. Un plan a aussi été conçu pour inciter les employeurs montréalais à embaucher des immigrants.
Si Québec consacre tant d’efforts à faciliter l’intégration des nouveaux arrivants, c’est qu’une compétition existe sur la scène internationale pour les attirer chez soi. «Il y a une concurrence qui n’était pas là avant, admet Yolande James. Il faut être beaucoup plus proactif parce qu’on n’est pas tout seul.»
Attirer les immigrants, d’accord, mais encore faut-il les intégrer. Très au courant de ses dossiers, la ministre de l’Immigration rapporte que, par exemple, les cours de francisation que doivent suivre les nouveaux arrivants comprennent un volet culturel sur le Québec. Et de l’autre côté, une campagne d’information a été lancée par le gouvernement pour promouvoir les aspects positifs de l’immigration.
«L’approche que j’ai, c’est de lever tous les obstacles qui peuvent exister, mentionne Yolande James. Je veux que tout le monde puisse partir sur un pied d’égalité et que tout le monde ait sa chance.»
Influence parentale
Bien qu’elle n’ait jamais vécu l’expérience de l’immigration, Yolande James est bien au courant du phénomène. En plus d’avoir vécu dans un quartier multiculturel montréalais, elle a été grandement influencée par ses parents, qui se sont exilés des Antilles. «J’ai cette sensibilité en raison de ce que mes parents ont vécu et du fait que ça n’a pas toujours été facile pour eux», explique la ministre.
Qui plus est, Yolande James est la première femme noire élue à l’Assemblée nationale. De ce fait, la ministre sait qu’elle est en quelque sorte un exemple pour les gens d’autres origines installés ici. «Je sens leur soutien», dit-elle modestement. C’est qu’elle admire ces personnes qui choisissent d’immigrer pour trouver une vie meilleure. «Le courage d’une personne qui se dit : « Je vais quitter mon pays et je vais refaire ma vie » me touche profondément», confie-t-elle.