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Sables bitumineux: l’Alberta observe ses émissions depuis le ciel

Photo: Jeff McIntosh/La Presse canadienne

EDMONTON — L’Alberta a commencé à surveiller les émissions des sables bitumineux depuis le ciel.

L’agence d’évaluation environnementale de la province utilise de l’équipement de détection aérienne pour mesurer les gaz à effets de serre et d’autres produits chimiques des gisements de sables bitumineux au nord de Fort McMurray. Le programme sera maintenant élargi pour couvrir toutes les zones où des sables bitumineux sont exploités.

Fred Wrona, le scientifique en chef de l’Alberta, a expliqué que la province souhaitait avoir un meilleur inventaire des émissions de l’industrie.

De récentes données de la détection aérienne révèlent que les émissions de gaz à effets de serre de certaines régions ont été considérablement sous-estimées.

Le programme analyse en ce moment environ 100 heures de données de vol enregistrées en octobre sur les gisements de sables bitumineux au nord de Fort McMurray.

Les données ont été captées par un avion de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, un institut de recherche gouvernemental des États-Unis.

L’appareil mesurait le méthane, le dioxyde de carbone, l’éthane, ainsi que d’autres produits chimiques émis par les installations de sables bitumineux.

Le programme sera élargi dans la prochaine année pour couvrir le pétrole lourd et les activités de sables bitumineux dans les régions de Cold Lake et de la rivière de la Paix — dont la communauté de Three Creeks, qui a fait l’objet de nombreuses critiques pour les fortes odeurs provenant de ses installations énergétiques.

«Nous ne nous concentrons plus seulement sur les activités de Fort McMurray. Nous essayons d’avoir une perspective globale sur la portée et le type d’activités de sables bitumineux qui ont lieu», a soutenu M. Wrona.

Toutes ces régions sont déjà dotées d’un système de surveillance des émissions, mais qui est établi au sol. Bien que ces stations fournissent d’importantes données, les avions peuvent être plus riches en informations.

«Nous avons beaucoup plus d’informations détaillées en utilisant un appareil, a souligné M. Wrona. Nous pouvons avoir une plus grande portée.»

Les avions permettront aux scientifiques de distinguer ce qui vient des mines en exploitation, des bassins de résidus et des niveaux de pollution naturels. Ils pourront aussi déterminer le niveau de pollution naturel de telles émissions avant le développement futur.

«Nous aurons des informations sur comment on peut savoir ce qui doit être fait pour améliorer l’atténuation et où ces efforts doivent être effectués»,-a-t-il ajouté.

Un article publié récemment par des scientifiques de l’Université de Carleton avait utilisé des avions pour surveiller deux gisements albertains de sable bitumineux afin de mesurer le méthane, un gaz potentiellement 30 fois plus puissant que le dioxyde de carbone.

Cette analyse avait conclu que les estimations de l’industrie sur les émissions de sable de bitumineux étaient assez justes. Toutefois, pour le pétrole lourd, les émissions de méthane étaient apparemment 3,6 fois plus élevées que l’industrie le croyait.

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