Koriass est un gangster gagnant
Les rappeurs aiment se la jouer gros. Parader sa richesse, faire état de sa technique supérieure au micro ou descendre (virtuellement) ses rivaux ont toujours été des éléments essentiels du genre.
Mais il existe quelques iconoclastes pour renverser les clichés cul par-dessus tête, comme le fait Koriass avec le clip de Gagnant.
Bien sûr, il affirme sa suprématie sur les autres («J’laisse aucune médaille au reste, comme Michael Phelps»), mais c’est la taille de son cerveau plutôt que celle de son portefeuille qu’il met de l’avant. Reconnu comme un des meilleurs rappeur québécois de l’heure (comme en témoignent ses nominations au prochain Gala de l’ADISQ), ce brillant poulain de l’écurie 7ème Ciel peut rivaliser avec n’importe qui sur le circuit des battles, mais il préfère toujours les textes réfléchis aux insultes et aux bravades. Dans la première partie de Géant, il apparaît comme une espèce de superhéros du quotidien, réparant le moteur d’une jolie fille à l’aide d’un morceau de chewing-gum, interceptant un voleur de cellulaires (joué par le réalisateur du clip, Félix St-Jacques) ou redonnant la vie à un homme victime d’un infarctus.
La deuxième partie est plus étrange puisque Koriass se présente comme un gourou, sorte de croisement bizarre entre un prêtre catholique et un leader charismatique à la Raël. On le voit entouré de ses apôtres (les fans de hip-hop québécois reconnaîtront Loe Pesci, Maybe Watson, DJ Manifest, et autres) ou baptisant un disciple dans l’étang du parc La Fontaine. «J’vais jamais perdre», répète Koriass dans la chanson. On lui souhaite que ce soit toujours vrai au lendemain du Gala de l’ADISQ.
La folie de Muse en images
Si la formation britannique Muse est aujourd’hui un des plus gros groupes rock de la planète, c’est bien sûr grâce à la force de ses chansons, mais aussi grâce à son approche visuelle.
Ceux qui ont eu la chance de voir les musiciens en concert savent comment leurs performances scéniques peuvent être spectaculaires, une approche que le groupe a aussi toujours mise de l’avant dans ses clips.
Difficile d’identifier une trame narrative claire dans Madness, deuxième extrait de l’album The 2nd Law. En fait, plutôt que de raconter une histoire, Muse a voulu transcrire en images la folie qui est au cœur de la chanson. L’action se déroule dans une ambiance post-apocalyptique déjà exploitée dans des clips comme Uprising : pendant qu’un homme et une femme fument nonchalamment à bord d’un wagon de métro, des policiers antiémeutes frappent à qui mieux mieux sur des manifestants exaltés. L’image, traitée dans un camaïeu de bleus, est sombre, mais on y aperçoit de temps à autre les membres du groupe, qui manipulent tous d’étranges instruments.
Le batteur Dominic Howard frappe sur un tambour géant de style taiko, tandis que le bassiste Christopher Wolstenholme joue sur un Kitari, sorte d’hybride entre la guitare et le iPad.
Mais les deux protagonistes semblent insensibles au maelström de violence et de haute technologie qui s’agite autour d’eux. Comme quoi l’amour, comme le dit le vieux dicton, vainc tout…
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