Sagna, une question de feeling
La prise, aussi surprenante qu’inattendue, de Bacary Sagna à quelques heures de la fermeture de la fenêtre estivale des transferts la semaine dernière a permis à l’Impact de sauver un mercato qui semblait destiné à l’échec. Mardi, l’ex-international français a eu son premier bain médiatique sous ses nouvelles couleurs.
D’entrée de jeu, on remarque que les nombreuses vidéos d’entraînement que le latéral droit publie sur Instagram sont tout sauf de la frime : il est évident qu’on a devant nous un athlète de classe mondiale, même à 35 printemps, qui pourra contribuer rapidement et efficacement au sprint final de l’Impact.
Comme le remarquait très justement Rémi Garde, «[…] on ne fait pas une carrière aussi longue, aussi belle, à un aussi haut niveau, sans avoir acquis des réflexes sur le plan de l’entraînement, de la préparation, de la manière dont on vit».
D’un naturel posé, celui qui compte, entre autres, 7 saisons à Arsenal, 3 à Manchester City et 65 sélections en équipe de France n’y va pas par quatre chemins lorsque vient le temps d’expliquer le choix de traîner son balluchon de ce côté de l’Atlantique, plus précisément à Montréal : «Juste le feeling. Je suis quelqu’un de très “famille” et je crois que c’est un club très familial. Tout de suite en parlant avec le coach, j’ai compris que c’est là que je voulais être, que c’était là qu’il fallait que je poursuive ma carrière. J’ai écouté mon cœur et je suis là aujourd’hui.»
Un feeling qui pourrait s’avérer une véritable bénédiction pour le Bleu-blanc-noir, qui a su séduire Sagna alors qu’il avait des offres de clubs turcs, français et anglais sur la table. Garde a d’ailleurs été brutalement honnête à cet effet : «C’est sûr que s’il avait fait un choix avec le cerveau et une calculatrice il ne serait pas ici.»
Comme ç’a été le cas pour l’entraîneur et les membres de son staff, l’aventure nord-américaine, dans un contexte francophone, a séduit Sagna. «En tant que joueur, c’est toujours un petit rêve de pouvoir venir [en MLS] un jour, car c’est un continent différent, un championnat différent. C’est une chose qui nous attire en tant que joueurs européens et lorsque j’ai eu l’occasion, je l’ai saisie. […] J’ai envoyé un message à Didier Drogba, j’ai aussi parlé à Rod Fanni, avec qui j’ai évolué en équipe de France, j’ai parlé avec le coach, qui est passé par Arsenal comme moi. Je n’ai eu que de bons retours et je savais que j’allais être bien ici. Je suis très content d’avoir fait ce choix-là.»
Bacary Sagna semble décidément venu à Montréal pour toutes les bonnes raisons et, avec un contrat pour le restant de la saison assorti d’une option pour 2019, il aimerait que son aventure se poursuive au-delà de cette année: «Pour ma part, je suis venu ici pour durer, mais il faut que le club ait envie de me voir évoluer aussi. Il n’y a que les performances qui diront si les choses vont bien s’emboîter, mais je ne suis pas inquiet.»
Sur le terrain, l’ajout d’un élément aussi expérimenté et d’un tel calibre fera certainement le plus grand bien à l’Impact, spécialement à une position où le manque de qualité l’a fait souffrir, tant défensivement que dans la relance, tout au long de la saison.
Même si Garde et Sagna se sont montrés prudents, il ne faudrait pas se surprendre de voir le nouveau numéro 33 de l’Impact sur le terrain dès samedi, alors que le Fire de Chicago visitera le stade Saputo pour un proverbial duel de six points dans la course aux séries.