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Projet de loi sur la laïcité: Lionel Perez demande une clause Montréal

Photo: Josie Desmarais/Métro
Zacharie Goudreault - Métro

Le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, réclame qu’une clause Montréal soit incluse dans le projet de loi sur la laïcité afin de tenir compte de son statut particulier de métropole pour prévoir des exceptions à son égard.

«Ce qui nous inquiète, c’est que le projet de loi n’inclut pas le chapitre Montréal», a déclaré jeudi M. Perez lors d’un point de presse, qui a fait référence au statut de métropole dont dispose la ville depuis l’adoption en septembre 2017 de la Loi augmentant l’autonomie et les pouvoirs de la Ville de Montréal, métropole du Québec. 

Le projet de loi 21 sur la laïcité de l’État, présenté jeudi matin par le ministre de l’Immigration du Québec Simon Jolin-Barrette, prévoit l’interdiction du port de signes religieux ostentatoires par les employés de la fonction publique québécoise en situation d’autorité. Celui-ci vise tant les enseignants des établissements scolaires publics que les employés des centres de le petite enfance, les employés des sociétés de transport et les policiers, notamment.

«Le gouvernement nous amène vers la division. Il nous amène vers une situation où on va créer deux classes de citoyens sur la base de leurs croyances morales ou religieuses», a déploré M. Perez, qui estime que la métropole sera particulièrement affectée par l’adoption de ce projet de loi dans les prochains mois puisqu’elle représente le «bercail de l’immigration au Québec». 

«Est-ce qu’il y a un consensus pour brimer des droits fondamentaux, notamment là où il n’y a pas de problème? Je ne pense pas qu’il y ait un consensus. En tout cas, il n’y en a pas un à Montréal.» -Lionel Perez, chef d’Ensemble Montréal

Motion
L’entente «Réflexe Montréal», signée entre Québec et l’ancien maire Denis Coderre, indique que Québec doit tenir compte du «statut particulier» de métropole dont dispose Montréal dans l’élaboration des lois «qui la concernent».

«On pense qu’en tant que métropole du Québec, le gouvernement doit prendre en compte la réalité montréalaise pour prendre une décision plus éclairée», a ajouté M. Perez, qui craint que l’adoption du projet de loi dans sa forme actuelle ne contribue davantage «à la division» et à la pénurie de main-d’oeuvre à Montréal. 

L’élu déposera donc à la prochaine séance du conseil municipal, le 15 avril, une motion réclamant que Montréal fasse pression sur Québec afin que le «chapitre Montréal soit intégré à l’intérieur du projet de loi pour son étude».

M. Perez demande par ailleurs à la Ville de «réaffirmer que Montréal préconise la laïcité ouverte». En 2013, les élus du conseil municipal ont adopté à l’unanimité une motion de l’élu en ce sens alors que le gouvernement de Pauline Marois s’apprêtait à présenter sa Charte des valeurs québécoises.

L’élu n’estime toutefois pas que la Ville devrait refuser d’emblée de respecter cette loi une fois qu’elle sera adoptée.

«La primauté du droit est un principe fondamental et c’est très dangereux d’encourager, comme institution, de ne pas respecter la loi. Si jamais la désobéissance civile peut se faire de façon personnelle, de façon institutionnelle, ça peut être très préoccupant et ça peut vraiment diriger vers un certain chaos juridique qui n’est pas souhaitable», a-t-il affirmé. 

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