Essai de Super Mario Maker 2: Mario à l’infini
Jeux vidéo. Les propriétaires de Nintendo Switch pourront dès vendredi créer leurs propres niveaux de Super Mario Bros.
Même si l’effet de surprise est passé – la première édition de Super Mario Maker a été lancée il y a quelques années sur Wii U et Nintendo 3DS – les amateurs du plus célèbre plombier moustachu de la planète ont de quoi se réjouir. Avec ses nouveaux éléments pouvant être utilisés par les joueurs créatifs, Super Mario Maker 2 permet de concevoir des niveaux plus complexes qu’auparavant, dont la qualité peut désormais rivaliser avec les meilleures créations de Nintendo.
Le concept de Super Mario Maker 2 est simple. En plaçant des briques, des champignons, des plateformes volantes et des Goomba sur l’écran de la Nintendo Switch, il est possible de devenir un véritable designer de jeux vidéo.
Vous souhaitez faire sauter Mario par-dessus des trous de lave dans une caverne? Le faire monter une montagne enneigée pleine de tortues? Lui permettre de voler entre les nuages? Aucun problème. Il suffit de glisser un objet ici et un morceau de terrain-là pour concrétiser ses idées les plus folles. Aucune programmation n’est nécessaire. On utilise idéalement l’écran tactile de la Switch pour dessiner notre niveau, mais il est aussi possible d’utiliser une manette, si on veut le faire sur la télé du salon ou à jeux joueurs en même temps. Une fois que tous les éléments sont en place, il ne reste qu’à appuyer sur Jouer et à traverser son tableau avec Mario.
La liste des nouveautés de Super Mario Maker 2 est longue. Il est par exemple possible de créer des pentes que Mario peut ensuite dévaler en glissant, d’ajouter du vent, de concevoir des niveaux dans la neige, de placer des blocs ON/OFF qui facilitent la création de labyrinthes et d’ajouter des conditions pour la victoire de Mario, comme s’assurer qu’il ait ramassé toutes les pièces d’or ou qu’il n’ait jamais quitté le sol.
Pour nous montrer tout ce qu’il est possible d’accomplir avec ces outils, Nintendo a ajouté au jeu un mode histoire, ou Mario doit compléter une centaine de niveaux afin d’amasser des pièces d’or pour financer la construction du château de la princesse Peach. En plus d’être amusant, ce mode stimule notre imagination et nous familiarise avec les nouvelles fonctionnalités de Super Mario Maker 2.
Le premier tableau que j’ai dessiné, où Mario devait découvrir un trésor caché dans une montagne, aurait tout simplement été impossible à créer avec le premier jeu de la franchise. Passer du premier Super Mario Maker à sa suite équivaut à donner des pinceaux et de la peinture à un artiste qui devait jusqu’ici se contenter de la gouache pour les doigts.
Un univers en ligne
Une fois qu’un niveau est à notre goût, il est possible de partager sa création en ligne dans le volet Monde des niveaux. C’est aussi là qu’on peut découvrir les tableaux des autres, les commenter et les sauvegarder sur sa Switch, afin d’y jouer plus tard en mode mobile même si on n’a pas accès à l’Internet.
Pour ceux qui publient leurs niveaux, suivre la popularité de ses créations en ligne est une véritable drogue. Tous les jours, on lance le titre pour voir combien de joueurs ont essayé nos parcours, quel pourcentage les a complétés avec succès et plus. Pour moi, le véritable but de Super Mario Maker 2 n’est pas de finir l’histoire ou d’amasser des tenues pour mon avatar Mii, mais bien de concevoir le niveau parfait, qui sera assez stimulant pour encourager les joueurs à le compléter, mais aussi assez facile pour qu’ils ne l’abandonnent pas avant la fin.
Super Mario Maker 2 permet également de jouer en ligne à quatre, soit en mode coopératif ou en mode affrontement. En affrontement, le premier personnage à atteindre la ligne d’arrivée l’emporte. Il est possible de sauter sur les autres pour les ralentir et de voler les items avant eux, mais dans l’ensemble, le mode est surtout une course.
Malheureusement, des pépins techniques affectent souvent les affrontements. Certains niveaux sont lents et saccadés, au point d’être injouables. Quand ça fonctionne, le jeu est amusant, mais on espère que les troubles seront corrigés rapidement.
J’ai toutefois préféré le mode coopératif. Un des quatre joueurs doit alors arriver au bout du niveau pour que tout le groupe l’emporte. Il est possible de s’aider (en permettant à un joueur de sauter plus haut sur notre tête, par exemple), mais le défi est surtout de ne pas nuire à ses coéquipiers.
Ce ne sont pas toutes les cartes qui s’adaptent bien au mode coop, mais celles qui le sont permettent de donner une profondeur de plus au jeu. Les bons joueurs en coop doivent non seulement avancer, ils doivent aussi prendre les autres en considération. C’est le mode auquel je joue le plus souvent depuis le lancement du jeu lorsque je ne fais pas de créations.
J’avais beaucoup apprécié Super Mario Maker à son lancement en 2015, mais mon histoire d’amour avec le titre s’était avérée de courte durée. Le manque d’outils avancés limitait trop les possibilités. Son successeur corrige dans l’ensemble cette lacune avec brio. Il y a encore des progrès à faire (j’aimerais par exemple que l’on puisse copier-coller des sections de ses tableaux), mais je prévois tout de même y jouer encore longtemps.
Note : 90/100 (Nintendo Switch)