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Sauver la face

Arcadio Marcuzzi

Sans l’éliminer mathématiquement de la course aux séries, la dernière défaite subie par l’impact – 1 à 0 aux mains du pauvre FC Cincinnati – le laisse bien mal en point, alors que la descente aux enfers du XI montréalais semble tout simplement imparable.

Cette autre déconfiture du Bleu-blanc-noir, qui n’a réussi à cadrer qu’un maigre tir sur les 90 minutes, samedi, face à la pire défense de la MLS, l’amène à une piètre fiche de deux victoires, neuf défaites et un match nul, depuis le 29 juin.

Pourtant, alors que la logique pure et simple commande sérieusement de tourner collectivement la page sur la saison 2019, cette place chèrement acquise en finale de Championnat canadien –  face au rival éternel, le Toronto FC –  représente une toute dernière chance pour l’Impact d’éviter le naufrage le plus total… de sauver la face devant un public de plus en plus blasé, qu’il lui faudra sérieusement reconquérir au cours des prochains mois.

Un tout petit rayon de soleil au cœur d’une des pires tempêtes de l’histoire de cette organisation, qui baigne depuis déjà trop longtemps dans une médiocrité institutionnelle et sportive intenable – une relation de causalité on ne peut plus claire.

S’il est vrai que les fiches respectives des deux finalistes [du Championnat canadien] sont aux antipodes, avec un Toronto invaincu à ses sept dernières sorties, la magie du sport permet de rêver à l’exploit.

«C’est une bouffée d’air frais, a assuré Evan Bush. Une occasion de tourner la page sur le dernier week-end et les dernières semaines, et de se concentrer sur quelque chose d’important pour nous, pour le club et pour les partisans. Dans le passé, il nous est arrivé de nous relancer en nous servant de ce type d’occasion comme catalyseur.»

Pour se donner la moindre chance de soulever la Coupe des Voyageurs sur le terrain de son frère ennemi, la semaine prochaine, les Montréalais devront virtuellement offrir un sans-faute au match aller de ce soir, au stade Saputo. C’est la toute dernière chance pour ce groupe de joueurs de montrer à ses partisans ce qu’ils ont réellement dans le ventre. Qu’il leur reste ne serait-ce qu’une once de fierté dans leurs cœurs de footballeurs.

Pour Samuel Piette, il s’agira d’une toute première finale avec le maillot de l’Impact et le Québécois croit qu’une victoire sur les Reds permettrait à son équipe de continuer à se battre sérieusement pour une place dans la danse automnale.

«Gagner une finale, avec tout ce qui se passe en ce moment, et contre Toronto qui va bien, ça nous donnerait une poussée pour les derniers matchs en MLS.»

Une chose est certaine, il faudra que Piette et ses coéquipiers réussissent à gêner le travail de Jozy Altidore et de sa bande, qui se sentent drôlement confortables sur la pelouse du stade Saputo. Lors de sa dernière visite, l’Américain avait cloué le cercueil des Montréalais d’un superbe coup franc à la 95e minute, avant de narguer la tribune locale en lui faisant le signe universel du silence. Évidemment, personne – mais alors personne! – chez l’Impact n’a cru bon de lui faire une petite visite de courtoisie, question de lui expliquer gentiment qu’on ne fait pas ça à Montréal.

Pour certains, ce sont des détails futiles. Pour les gagneurs, cependant, ce sont justement ces «détails» qui font toute la différence… particulièrement dans une finale de coupe sous le signe du Clásico.

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