Des témoignages de victimes d’armes à feu projetés sur le Rockefeller Center
Jenny Holzer projettera, dans le cadre de ce nouveau projet, des témoignages de personnes touchées par les violences armées sur la façade du bâtiment à partir de 20h les 10, 11 et 12 octobre.
Ce projet, connu sous le nom de «Vigil», marquera la troisième collaboration entre l’artiste conceptuelle américaine et l’association «Creative Time» qui oeuvre pour la promotion de l’art dans l’espace public.
Comme Artnet le souligne, l’artiste a créé «Vigil» en moins de huit semaines, suite aux deux fusillades consécutives de El Paso (au Texas) et de Dayton (dans l’Ohio), qui ont respectivement entraîné la mort de 22 et neuf personnes en août dernier.
La série de projections comprendra notamment des récits à la première personne de survivants de ces fusillades, des entretiens avec des membres de la famille de victimes, ainsi que des textes signés des militants de l’association «Everytown for Gun Safety».
Le Rockefeller Center de New York affichera par ailleurs des extraits du recueil de poèmes Bullets into Bells, écrit en réaction à la crise de violence armée aux États-Unis.
«Nous voulons nous éloigner des chiffres et des statistiques qui peuvent insensibiliser et mettre en avant les voix de ceux qui sont le plus affectés par ce problème. Il est question de présenter une perspective très personnelle concernant cet énorme problème (…)», a confié à Artnet Justine Ludwig, directrice artistique de «Creative Time».
Mais ce n’est pas la première fois que Jenny Holzer s’attaque au problème des armes à feu aux États-Unis. En 2018, l’artiste avait monté l’installation «It Is Guns», pour laquelle elle conduisait des camions noirs à travers les villes américaines. Des camions surmontés de LED affichaient des phrases chocs concernant cette violence. On pouvait lire des messages comme «DUCK AND COVER» (baissez-vous et protégez-vous), «STUDENTS WERE SHOT» (des étudiants ont été tués par balle), «SHIELD ME» (protégez-moi) et «IT IS GUNS» (ce sont des pistolets).
A l’époque, le projet avait été monté en réponse à la fusillade survenue dans le lycée de Parkland, en Floride, qui avait entraîné la mort de 17 étudiants et membres du personnel de l’établissement.