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Encadrement des circulaires: entre liberté de presse et protection de l’environnement

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Photo: Archives Métro

La mise en place d’un système d’adhésion volontaire pour encadrer la distribution des circulaires menacerait la liberté de presse et aggraverait la situation financière de nombreux médias, estime Hebdos Québec.

«Retenez très bien que votre décision va jouer sur la santé de la liberté de presse au Québec, sur la santé des salles de rédaction du Québec et sur la santé financière des journalistes du Québec», a martelé jeudi le président du conseil d’administration d’Hebdos Québec, Benoit Chartier. 

Le regroupement, qui représente 120 hebdomadaires locaux à l’échelle de la province, a pris part jeudi matin à la quatrième séance d’audition des mémoires sur l’encadrement des circulaires. En moins d’un mois, la Ville a reçu des dizaines de mémoires écrits qui font état de positions divergentes sur ce dossier.

La Ville a déclenché cette consultation le mois dernier. C’est plus de six mois après que le Montréalais Charles Montpetit ait recueilli les 15 000 signatures nécessaires à la tenue de celle-ci. Ce dernier demande d’inverser le système actuel de distribution des circulaires. Les seules personnes qui recevraient des circulaires seraient alors celles qui en feraient la demande explicite.

Ce modèle d’adhésion volontaire, communément appelé «opt-in», signerait l’arrêt de mort de nombreux journaux locaux qui sont distribués aux portes des foyers à même les circulaires, prévient Hebdos Québec.

«Le statu quo doit continuer pour amener une santé financière dans nos salles de rédaction», a ajouté M. Chartier. Selon lui, le système proposé par M. Montpetit signerait la fin du Publisac, qui est responsable de la distribution de la vaste majorité des hebdomadaires de la province.

«Je suis ici pour défendre la liberté de presse qu’amènent ces médias-là.» -Sylvain Poisson, directeur général d’Hebdos Québec

Inspirer le reste du Québec

Dans un mémoire, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) constate d’ailleurs une «baisse des revenus chronique» des journaux dans les dernière années. Une situation notamment attribuable à l’accaparement d’une partie des revenus publicitaires des médias par les géants du web, comme Google et Facebook.

«La remise en question du Publisac fait peser une menace réelle sur plusieurs publications qui comptent sur ce moyen pour atteindre des centaines de milliers de foyers chaque semaine et remet en question leur survie, carrément», prévient la FPJQ.

Benoit Chartier craint d’ailleurs que la décision que prendra Montréal dans ce dossier incite d’autres villes dans la province à lui emboîter le pas.

La Ville de Mirabel a d’ailleurs déjà adopté un encadrement des circulaires similaire à celui que propose M. Montpetit.

Protection de l’environnement

Plusieurs citoyens et organismes sont d’ailleurs favorables à ce que Montréal modifie l’encadrement des circulaires pour des raisons environnementales.

Selon l’organisme Ville en vert, 900 000 sacs publicitaires sont distribués chaque semaine à Montréal, ce qui équivaut à 11 000 tonnes de papier. Or, Montréal s’est engagée à tendre vers le «zéro déchet» d’ici 2030.

«On ne demande aucunement à ce que le Publisac ou d’autres circulaires soient bannis», précise à Métro la chef de projets scientifiques à la Fondation David Suzuki, Louise Hénault-Ethier.

Actuellement, de nombreux citoyens qui apposent un logo rouge sur leur boîte aux lettres pour signifier qu’ils ne veulent pas recevoir de circulaires en reçoivent quand même. Une situation qui contribue au gaspillage, estime-t-elle.  

«L’entreprise va toujours surproduire des sacs [publicitaires], sauf si le modèle d’adhésion est volontaire», note la chercheuse.

La Fondation David Suzuki partage par ailleurs les autres demandes de M. Montpetit. Ce dernier réclame l’utilisation d’un matériel plus écologique que le plastique pour emballer les circulaires. Il demande aussi à la Ville d’appliquer avec plus de fermeté son règlement encadrant les circulaires en remettant des amendes aux entreprises fautives.

 

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