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Logements: Montréal enregistrera la plus forte croissance des prix de toutes les métropoles canadiennes

logement centre-ville
Le centre-ville de Montréal, ici photographié en février 2018. Photo: Josie Desmarais/Métro

Montréal devrait enregistrer la plus forte croissance des prix de vente des logements de toutes les métropoles canadiennes l’an prochain, selon un rapport.

«C’est très surprenant, je ne croyais pas voir de mon vivant que Montréal aurait une croissance plus soutenue que Toronto et Vancouver pendant plusieurs trimestres de suite», s’étonne le directeur général de Royal LePage pour le Québec, Dominic Saint-Pierre. 

Selon les prévisions de l’agence immobilière, rendues publiques aujourd’hui, le prix moyen des propriétés dans le Grand Montréal grimpera de 5,5% l’an prochain pour atteindre 457 900$. Il s’agit d’une augmentation supérieure à toutes les autres grandes villes analysées, notamment Vancouver, Ottawa et Toronto. Dans cette dernière, la hausse envisagée est de 4,75%. 

Moins abordable

Déjà, en avril, un rapport de l’entreprise soulignait que l’écart se resserre entre le marché immobilier de Toronto et de Montréal. La métropole québécoise demeure toutefois beaucoup plus abordable que la Ville Reine, où le prix moyen d’une propriété devrait atteindre 883 700$ l’an prochain. 

«Montréal est quand même toujours une des grandes villes les plus abordables dans le monde», tempère M. Saint-Pierre. Ce dernier concède toutefois qu’il sera de plus en plus difficile pour les résidents du Grand Montréal d’amasser la somme nécessaire pour s’acheter un logement.  

À l’échelle du pays, la croissance moyenne du prix de vente des logements, tous types confondus, devrait atteindre 3,2% en 2020, selon le rapport.

Cette croissance est notamment reliée au dynamisme de l’économie, mais aussi à l’immigration. Dans l’ensemble du pays, les nouveaux arrivants seront responsables de l’achat d’une propriété sur cinq au cours des cinq prochaines années, selon le rapport.

Lourdeur administrative

Actuellement, des incitatifs financiers existent pour faciliter l’accès à la propriété. L’an prochain, la Ville de Montréal bonifiera d’ailleurs de 63 M$ le budget du programme AccèsLogis, qui atteindra ainsi 97 M$.

«Les gouvernements se concentrent beaucoup à donner des incitatifs pour les premiers acheteurs. Mais ce qu’ils viennent faire, c’est créer encore plus de demande et une plus grande pression sur les prix. Ce n’est pas durable dans le temps. Ce que le gouvernement devrait faire, c’est faciliter la construction de plus de nouvelles habitations», analyse M. Saint-Pierre.

Ce dernier presse d’ailleurs la Ville de réduire le fardeau administratif des promoteurs afin que ceux-ci puissent concrétiser leurs projets immobiliers plus rapidement et ainsi répondre à la demande. Il a notamment fait référence à cet égard aux demandes de changements de zonage ou pour obtenir des permis de construction. Les démarches sont souvent longues fastidieuses. 

Dans les dernières semaines, plusieurs promoteurs et experts ont fait part à Métro de leur intérêt à ce que la Ville procède à certains assouplissements réglementaires, notamment concernant la hauteur des immeubles à l’extérieur du centre-ville.

La Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), pour sa part, voudrait que la Ville facilite la transformation de locaux commerciaux vacants en logements.

«S’il y a beaucoup de locaux vacants à Montréal et qu’au même moment, on manque de place pour des logements, il faudrait permettre aux propriétaires qui le désirent de pouvoir les convertir à des fins résidentielles», a récemment soulevé à Métro le directeur des affaires publiques de la CORPIQ, Hans Brouillette.

Le responsable de l’habitation à la Ville, Robert Beaudry, se dit sensible à ces demandes. Celles-ci seront prises en compte dans le processus de modernisation du plan d’urbanisme de la Ville actuellement «en cours».

La spéculation du REM

Dominic Saint-Pierre prévoit par ailleurs une forte hausse des prix des logements sur la Rive-Sud en prévision de la mise en fonction du Réseau express métropolitain, attendue en 2021 dans le secteur.

«On devrait voir un peu plus d’étalement urbain et plus de personnes qui décident d’aller vers les banlieues à mesure qu’on s’approche de la date de sortie du REM», envisage-t-il.

En attirant les promoteurs immobiliers, le REM pourrait contribuer à exacerber la «spéculation» immobilière dans ce secteur, a-t-il ajouté.

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