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Les titres de SNC-Lavalin temporairement suspendus à la bourse de Toronto

Les bureaux de SNC-Lavalin à Montréal
Les bureaux de SNC-Lavalin à Montréal Photo: Collaboration spéciale SNC-Lavalin

Alors que SNC-Lavalin se préparait à plaider coupable à une accusation de fraude, l’organisme en charge de régir les marchés canadiens a temporairement suspendu le titre de la compagnie d’ingénierie à la Bourse de Toronto.

C’est l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) qui en a fait l’annonce mercredi matin, dans un communiqué de presse. Les marchés se sont ouverts à 9h30, plus d’une heure après la suspension. L’action est ensuite revenue dans les transactions à partir de 12h15.

L’organisme n’avait pas donné de raison particulière pour justifier sa décision. Son communiqué maintient que «les arrêts des opérations sont mis en oeuvre afin d’assurer le bon fonctionnement d’un marché équitable».

La division SNC-Lavalin Construction a plaidé coupable mercredi à une accusation de fraude de 5000$. La poursuite a aussi abandonné d’autres accusations de fraude et de corruption à l’endroit du groupe d’ingénierie.

La Couronne demande que SNC paie une amende de 280 M$.

La reprise en Bourse, quelques heures après les développements juridiques, a donné des ailes à SNC-Lavalin. L’action de l’entreprise a grimpé de 18% en après-midi.

L’un des anciens dirigeants du groupe, Sami Bebawi, a été reconnu coupable de corruption et de fraude dimanche. Le jury doit encore déterminer la teneur de sa peine.

Une affaire de plusieurs mois

SNC-Lavalin nage dans des eaux troubles depuis le début de l’année. La compagnie est d’ailleurs impliquée dans un scandale politique. La députée indépendante Jody Wilson-Raybould affirme sans détour que des membres du Bureau du premier ministre lui ont demandé de fournir à SNC-Lavalin un accord de réparation alors qu’elle était procureure générale et ministre de la Justice dans le gouvernement libéral de Justin Trudeau.

Le commissaire à l’éthique canadien, Mario Dion, a dévoilé au mois d’août un rapport sur la gestion gouvernementale de l’affaire. Il y conclue que M. Trudeau a violé la Loi sur les conflits d’intérêts.

L’ex-chef du Parti conservateur (PCC), Andrew Scheer, a d’ailleurs longtemps talonné le premier ministre, réélu depuis, sur la question. En campagne électorale, il avait demandé une enquête judiciaire sur les agissements de son adversaire politique.

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