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«J’achète bleu» pour protéger l’économie locale

D'autres mesures gouvernementales devront être annoncées pour soutenir et relancer l'économie québécoise, affirme la Fédération des chambres de commerce du Québec. Photo: 123RF

Le lundi 23 mars, le gouvernement du Québec annonçait la fermeture de tous les commerces et les entreprises jugés non essentiels pour les trois prochaines semaines. Comment soutenir les artisans locaux pour les aider à se relever plus facilement de la crise?

Ce n’est pas un secret pour personne, le meilleur moyen d’aider l’économie locale est de consommer des produits d’ici. La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) lance donc la nouvelle campagne J‘achète bleu afin de soutenir l’économie d’ici et encourager les entreprises québécoises en ligne.

La FCCQ relayera des exemples de commerces offrant leurs services en ligne afin d’aider les consommateurs désireux de soutenir l’économie locale et leur offrir une option québécoise, indique l’organisme dans un communiqué.

 Options en ligne

«Les PME québécoises sont présentes en ligne et doivent devenir une véritable option d’achat. Je suis convaincu que l’initiative J’achète bleu permettra aux Québécois de faire de belles découvertes de produits et de services faits au Québec», pense le président-directeur général de la FCCQ, Charles Milliard.

Le professeur, chercheur et spécialiste du commerce de détail Jacques Nantel est du même avis. Il cite notamment les entreprises québécoises Omer DeSerres, La Vie en rose ou Simons qui continuent de fonctionner avec leur site internet. «Elles peuvent se rabattre sur leurs fonctions de commerce électronique et, au moins, elles restent opérables», affirme-t-il. 

À Tétreaultville, quelques commerces de proximité offrent le magasinage en ligne.

Le magasin écologique Terre à soi a fermé ses commerces physiques pour une durée indéterminée, mais a mis sur pied une boutique en ligne où la livraison est possible.

L’épicerie-café Ô Poids Vert a également un site internet qui permet de préparer sa commande pour la récupérer ensuite.

La boutique Retour aux Sources et la chocolaterie DouceSoeur encouragent les achats en ligne de leurs produits qui sont ensuite livrés par la poste.

Le groupe BMR dispose aussi d’une boutique en ligne que les clients des deux quincailleries BMR du quartier peuvent utiliser.

Toutefois, ce n’est pas le cas de tous les commerces locaux, notamment les «librairies de coin de rue» ou les «petits magasins de vêtements» qui n’ont pas d’option d’achat en ligne. «Pour eux, ça devient terriblement difficile», émet M. Nantel. Il prédit qu’il y aura des mises à pied et que certains «ne passeront pas à travers».

La directrice générale de l’Association des commerçants de Tétreaultville, Viviane Caron, pense déjà à la réouverture des commerces et au roulement de l’économie locale durant cette période.

Réaliser l’importance de l’achat local

Selon le directeur général de PME MTL Centre-Est Jean François Lalonde, le meilleur moyen de soutenir l’économie locale après la crise sera d’apprendre à encourager les commerçants en consommant localement. «Il est plus que jamais important de se poser des questions et de se sensibiliser collectivement sur nos choix de consommation et nos habitudes d’achat, c’est le meilleur moyen d’avoir un impact concret sur la relance», déclare-t-il.

Le professeur Jacques Nantel estime aussi que les consommateurs devront prendre connaissance de l’importance des commerçants locaux. 

«C’est clair qu’il va se poser un problème de liquidité, mais si l’argent continue de circuler dans un commerce de proximité ou un commerce local, cet argent ne quitte pas le Québec. Ça ne peut être profitable que pour tout le monde», pense-t-il.

Selon le professeur, la majorité des consommateurs le réalisent déjà, mais ils devront se le rappeler après la crise. «C’est très conséquent ce qu’on vit comme communauté, indique-t-il. Ça va, par la suite, favoriser le commerce de proximité.» 

Par ailleurs, M. Nantel explique que plus une chaîne d’approvisionnement est courte, moins elle est fragile. Il est donc préférable de favoriser les chaînes courtes en termes de protection des approvisionnements. «On va le voir en alimentation, par exemple. Il n’y aura pas de pénurie alimentaire, mais il va y avoir une pénurie de produits qui nous viennent de très loin», explique-t-il.

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