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Face à la pandémie, des organismes demandent aux Québécois de conserver leurs dons de vêtements

Des dons s’empilant devant un centre de collecte. Photo: Gracieuseté Grenier populaire des Basses-Laurentides

Les centres de dons de partout au Québec, incluant l’organisme sans but lucratif (OBSL) Renaissance, demandent à la population de ne plus déposer de vêtements et autres articles dans les points de collecte, leurs employés ne pouvant plus les ramasser durant la pandémie du coronavirus.

«On sait que c’est le printemps et que les gens ont le réflexe de vider leur garde-robe, mais on leur dit de conserver ça chez eux pour l’instant. Vos dons nous seront utiles lorsque nos établissements rouvriront», insiste Éric St-Arnaud, directeur général chez Renaissance.

En effet, depuis la fermeture des services non essentiels à la grandeur du Québec, de nombreux organismes voient des piles de linge s’accumuler devant leurs établissements.

Ceux-ci craignent d’écoper d’une amende s’ils demandent à leurs employés de récolter les articles déposés par les citoyens.

«Si nous restons ouverts ou si nous envoyons des gens ramasser les dons, nous sommes passibles d’amendes assez salées», explique par voie de communiqué Philippe Siebes, directeur général du Support de la Société québécoise de la déficience intellectuelle.

Les dons qui sont laissés à l’extérieur risquent d’être mouillés ou endommagés, forçant les organismes à les jeter aux poubelles.

«Une fois que le linge a pris la pluie, on ne peut plus le remettre sur les tablettes pour des raisons de salubrité. Laissez vos vêtements à donner dans vos placards pour quelque temps, je vous en prie» – Éric St-Arnaud, directeur général chez Renaissance.

En plus de Renaissance, les magasins d’occasion de l’Armée du Salut, Certex, le Grenier populaire des basses Laurentides, le Groupe Coderr, Le Support de la Société québécoise de la déficience intellectuelle, Récupex et la Société Saint-Vincent-de-Paul de Montréal font partie du lot de centres de dons qui lancent cet appel commun à la population.

«Il faut savoir que les dons mouillés seront jetés, et que l’accumulation de sacs et de boîtes est une invitation au pillage, au vandalisme et mène éventuellement à l’insalubrité», ajoute Josée Gauthier, directrice générale du Groupe Coderr.

Prêts à rouvrir dès le retour à la normale

Si l’offre de service créée par les magasins de Renaissance n’est pas considérée comme étant essentielle par le gouvernement, le directeur général de l’OBSL anticipe qu’elle le deviendra bientôt.

«Si on rouvre cet été, les gens ne se précipiteront certainement pas chez nous pour acheter des manteaux, mais une fois que la rentrée poindra à l’horizon et que l’automne fera revenir le temps froid, il va y avoir beaucoup plus de besoins dans la population», souligne M. St-Arnaud.

Renaissance pourrait être d’autant plus essentiel considérant qu’il s’agit d’un des plus grands employeurs pour les personnes qui cherchent à réintégrer le marché du travail.

De plus, les pertes de salaires et les temps durs qui s’annoncent pour l’économie pourraient en pousser plus d’un vers les multiples services de l’organisme, croit le directeur général.

«Après tout, s’habiller, se loger et se nourrir sont les trois besoins de base.»

D’ailleurs, ce dernier reste confiant quant à l’avenir de Renaissance.

«Il a fallu faire de nombreuses mises à pied temporaires, mais on pense être capable de redonner un emploi à tous nos employés dès le retour à la normale.»

Effectivement, renaissance jouit d’une certaine autonomie, 92 % de son financement provenant de ses magasins, tandis que 8 % sont accordés par Emploi Québec.

Avant le mois mars, l’OBSL comptait près de 1000 employés à la grandeur de la province.

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