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COVID-19: La réouverture des commerces et écoles de Montréal encore reportée

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François Legault, le premier ministre du Québec Photo: Josie Desmarais/Archives Métro
Rédaction - La Presse canadienne avec Zacharie Goudreault, Métro

QUÉBEC — Montréal devra faire preuve de patience. La réouverture des commerces, des garderies et des écoles du Grand Montréal est une fois de plus reportée.

Le confinement se poursuivra donc jusqu’au 25 mai dans le grand Montréal, où la pandémie n’est toujours pas sous contrôle, a décrété le premier ministre François Legault jeudi, en conférence de presse.

À Montréal, après plusieurs semaines d’hibernation, l’économie devait reprendre ses activités le 11 mai, puis le 18, mais une semaine de plus s’avère désormais nécessaire.

Selon les plus récentes données disponibles, la métropole compte 17 918 cas positifs au coronavirus, soit environ la moitié des cas dans la province. Elle recense aussi 1666 décès.

Dépistages 

Appelée à réagir à ce nouveau report en marge d’une conférence de presse, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a dit approuver cette décision pour des raisons de santé publique. Elle demande toutefois à Québec de mettre les bouchées doubles en matière de dépistage. Le gouvernement a pris l’engagement de réaliser 14 000 tests par jour dès cette semaine, mais il est encore loin du compte.

«J’espère que le réseau de la santé et la santé publique vont trouver le matériel et la façon d’y arriver. Dans la région métropolitaine, on a absolument besoin de plus de tests et de mieux comprendre la situation [pour pouvoir] agir de façon ciblée», a déclaré Mme Plante jeudi après-midi. 

Contacté par Métro, le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, n’a pas caché sa déception face à ce nouveau report.

«Chaque semaine, on prolonge le trou dans lequel se trouvent les commerçants», a-t-il laissé tomber. Plus on retarde l’ouverture des commerces, plus des habitants du Grand Montréal risquent de commencer à se déplacer dans d’autres régions pour faire leurs emplettes, estime d’ailleurs M. Leblanc. Ailleurs au Québec, les commerces peuvent ouvrir depuis le 4 mai. 

De bonnes nouvelles pour les grands-parents

Les nouvelles étaient meilleures pour les grands-parents, qui ont obtenu l’autorisation, jeudi, de garder leurs petits-enfants, à certaines conditions.

La veille, une confusion s’était installée, alors que Québec demandait aux enseignantes et éducatrices en garderie âgées entre 60 et 70 ans de retourner au travail lundi, même s’il leur était interdit de fréquenter leurs propres petits-enfants.

En régions, les garderies et les écoles primaires doivent ouvrir leurs portes lundi prochain.

En conférence de presse, le directeur national de la santé publique, le Dr Horacio Arruda, a clarifié les choses pour les citoyens âgés dans la soixantaine.

«Les gens en bas de 70 ans, qui sont en bonne santé, qui voudraient aller garder leurs petits-enfants pendant la semaine pour que les parents puissent aller en services essentiels, c’est permis. Ca va être permis», a dit le Dr Arruda.

Dans son esprit, cette ouverture est donc conditionnelle, devant répondre à un besoin réel de gardiennage, pour permettre aux parents de travailler.

Il ne s’agit donc pas de céder au désir de retisser les liens familiaux, mis à l’épreuve depuis deux mois.

«Ce serait pas le temps d’inviter grand-maman pour un souper», a illustré le Dr Arruda, qui ajoute qu’il faudra «éviter, bien entendu, les grandes accolades» et respecter les consignes d’hygiène.

Tableau à l’appui, pour justifier la décision d’autoriser les sexagénaires à travailler, M. Legault a indiqué que le niveau de risque de développer des complications liées au nouveau coronavirus était «plutôt faible» pour les personnes âgées de moins de 70 ans.

Le virus tue les personnes âgées de plus 70 ans, dans 90 % des cas. Dans le groupe d’âge des 60-69 ans, la proportion de décès tombe à 6,5%.

De mercredi à jeudi, le Québec a enregistré 121 décès attribuables à la COVID-19, pour un total de 2631 décès depuis le début de la crise sanitaire.

Par ailleurs, il est toujours illusoire de calculer l’impact de la pandémie sur les finances publiques.

Mais le premier ministre Legault n’a pas caché que le Québec, comme bien d’autres États dans le monde, devra vivre en situation de déficit budgétaire pendant plusieurs années à venir.

«Ça va prendre des années avant de retrouver l’équilibre budgétaire. Évidemment, on va avoir des déficits importants qui vont augmenter notre dette», a-t-il constaté.

Avant la pandémie, le Québec affichait des finances saines, enregistrant des surplus au lieu des déficits.

Jusqu’à tout récemment, la santé était déjà le principal poste budgétaire, accaparant près de la moitié du budget de l’État. Mais le pire est à venir. «Les dépenses en santé vont exploser, c’est certain», a reconnu le président du Conseil du trésor, Christian Dubé.

Jocelyne Richer, La Presse canadienne

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