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COVID-19: les salles de réception crient à l’aide

Au centre de congrès et de réception Le Châteaubriand, tous les mariages sont annulés ou reportés.
Au centre de congrès et de réception Le Châteaubriand, tous les mariages sont annulés ou reportés. Photo: Facebook/Le Châteaubriand

Même si les rassemblements de 250 personnes sont désormais permis au Québec, les propriétaires de salles de réception ne voient pas la lumière au bout du tunnel. C’est qu’avec le port du masque, la distanciation physique et les autres mesures sanitaires en vigueur, personne n’a le cœur à la fête.

«Ça pourrait être 500, ça ne changerait rien. Il n’y a personne qui veut se marier dans ces conditions-là» résume Frank Scuccimarri, propriétaire vice-président des salles de réception Riviera, à Anjou.

« Tu dois garder ton masque, tu ne peux pas danser, tu dois rester assis à ta table, tu ne peux commander de l’alcool au bar. Ça rassemble plus à des funérailles qu’à un mariage. » – Frank Scuccimarri 

Les 200 mariages qui devaient se tenir aux salles de réception Riviera de mars à octobre ont tous été reportés à l’été 2021 ou 2022, quand ils ne sont pas tout simplement annulés.

Même son de cloche du côté de Roma Receptions, à Saint-Léonard. «Les gens qui devaient se marier au printemps ont remis ça à l’automne. Maintenant ils nous appellent pour remettre ça à l’année prochaine», explique le propriétaire, Anthony La Rocca.

La situation ne risque pas de s’améliorer dans les prochains mois. La plupart des partys de Noël sont déjà annulés et les salles ne peuvent même pas compter sur les événements corporatifs, puisque plusieurs entreprises sont toujours en télétravail ou préfèrent tenir leurs rencontres par Zoom.

Des pertes de revenus importantes

Pat Garippo, propriétaire du centre de congrès et de réception Le Châteaubriand, à Rivière-des-Prairies, estime avoir perdu environ 800 000 dollars de revenus depuis la mi-mars. «On est à 100% de pertes», dit-il.

Pour la première fois en plus de 25 ans en affaires, l’entrepreneur devra se résoudre à contracter un prêt auprès de sa banque. Car, même si ses revenus se sont envolés, il doit toujours payer Hydro-Québec, l’hypothèque, le gaz et les taxes foncières, des dépenses fixes qui s’élèvent à quelque 9000 dollars par mois pour un espace d’un peu plus de 2300 mètres carrés.

De son côté, Frank Scuccimarri a mis tout son personnel à pied. «Il y a des gens qui travaillaient pour moi depuis 20 ans, comme propriétaire, je me suis mis à pleurer», raconte-t-il. Il devra lui aussi se tourner vers sa banque pour obtenir un prêt.

Toute une industrie mise à mal

Les trois propriétaires s’entendent: les salles de location ne sont pas les seuls à souffrir de la situation : toute l’industrie de l’évènementiel est au bord du gouffre.

«Les services de disco mobile, les photographes, les personnes qui vendent des robes de mariées, des tuxedos…Ils sont tous affectés», souligne Anthony La Rocca.

Des salles de locations et des cabanes à sucre du Québec se sont regroupées en une association pour aller chercher davantage d’aide auprès du gouvernement, avec l’appui de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.

«Les salles de réception, les cabanes à sucre, on est tous le même bateau. Plus personne ne travaille. On a vraiment d’aide, sinon on va fermer», laisse tomber Pat Garippo.

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