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«La bonne épouse»: le vent de la liberté

La bonne épouse
Juliette Binoche dans le film «La bonne épouse» Photo: Collaboration spéciale

Juliette Binoche représente le symbole de l’émancipation féminine dans le film La bonne épouse de Martin Provost.

Au sein la France pré Mai 68, des jeunes femmes étaient envoyées dans des instituts ménagères afin d’apprendre à devenir des épouses modèles.

«Des écoles comme ça, il y en avait partout, relate le réalisateur Martin Provost, rencontré lors des Rendez-vous du cinéma français à Paris. J’ai appris leur existence en 2017 et je me suis rappelé que petit, ma mère prenait une de ces filles pour s’occuper de nous.»

«Ce sont des générations de femmes qui se sont retrouvées sans rien et qui ont appris à la génération suivante pas seulement le désir de liberté, mais également d’indépendance financière» – Juliette Binoche, en parlant de son personnage dans La bonne épouse.

«Ma mère était dans une de ces écoles», relate de son côté Juliette Binoche, dont le personnage dirige une de ces institutions. Jusqu’au moment où un événement l’amène à se révolter contre l’ordre établi.

«Ce film est une prise de conscience importante, parce qu’il permet aux gens de comprendre d’où vient le féminisme, cette envie de libération, rappelle celle qui partage l’écran avec Yolande Moreau et Noémie Lvovsky. Cette histoire de #metoo ne vient pas juste comme un cheveu sur la soupe, elle est là depuis longtemps… À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, il y a vraiment eu cette idée de perfection. Qui a envie d’être parfait? On veut être vrai. Mais d’être parfaite? Non.»

Comédie chorale

Au lieu d’un traitement austère et sérieux comme il en a l’habitude (Séraphine, Violette), le cinéaste a opté pour la comédie chorale enchantée.

«Je pense que c’est impossible de prendre ce sujet sous un jour sérieux, avoue-t-il. C’est grave et heureusement que ça a changé. Mais on n’est pas toujours obligé de parler des choses importantes avec gravité, comme si c’était un drame. Il y a aussi de la joie de vivre dans la vie. Je n’ai pas envie de générer de l’inquiétude. Je trouve qu’il y en a assez comme ça.»

Écrivant toujours pour ses actrices tout en rappelant la nécessité de transmettre, le cinéma de Martin Provost s’est affranchi avec ce nouveau long métrage, devenant plus ludique, engagé, romantique et accessible.

«Je pense qu’avant, je m’étais enfermé dans quelque chose et je m’en libère complètement, lance en riant le principal intéressé. La belle épouse, c’est moi!»

Tout débute au moment de prendre la plume, qu’il soit seul ou, dans ce cas-ci, accompagné de Séverine Werba.

«Je ne fais aucune structure, aucun traitement, je refuse tout ça, confie le metteur en scène. J’écris l’histoire que j’ai envie de raconter. Tous ces systèmes d’écriture de scénario, je trouve ça effrayant. On est en train de tout formater et je pense qu’il faut retrouver la liberté d’écriture, de réaliser. Chacun a droit de faire ce qu’il veut. En art, il n’y a pas de règle.»

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