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Payer le REM simplement pour traverser la voie

REM station Bois-Franc
Selon les plans, la gare Bois-Franc ne sera accessible qu’aux usagers du train. Photo: Modélisation 3D CDPQ Infra

À moins de payer un billet de train, les personnes de Saint-Laurent et d’Ahuntsic-Cartierville résidant aux abords la future gare du Réseau express métropolitain, le REM de Bois-Franc, risquent de faire de longs détours pour aller de part et d’autre de la voie ferrée.

L’infrastructure envisagée pourrait rendre le passage impossible entre les secteurs voisins dans les deux arrondissements.

Les trains du REM sont sans conducteur et entièrement automatisés. Comme les voies sont une barrière infranchissable, les traverser n’est possible que lorsqu’elles passent au-dessus des routes ou dans les gares.

«Le problème est que si vous voulez traverser dans une gare d’un bout à l’autre, il faudra payer.» – Alan DeSousa, maire de Saint-Laurent

La station Bois-Franc du REM, à la jonction des deux arrondissements, remplacera la gare du train de banlieue Deux-Montagnes.

À cet endroit, le long d’un poste d’Hydro-Québec voisin, un sentier débouchait sur le boulevard Keller. Il permettait aux gens de Saint-Laurent ou de Cartierville de se rendre notamment au centre d’achats, situé tout près.

M. DeSousa demande au maître d’œuvre, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ Infra), un corridor dans la gare à venir pour permettre toujours un passage pour les piétons qui ne vont pas prendre le train.

Lui et les autres élus du conseil d’arrondissement ont pris une résolution pour interpeller la CDPQ Infra afin qu’elle prévoie une traverse non tarifée, «soit un passage Ville-Ville, au niveau de la station Bois-Franc», lit-on.

Gares

Par ailleurs, des noms de gares du futur Réseau express métropolitain (REM) dans Saint-Laurent prêtent à confusion selon le maire Alan DeSousa. Toutefois, le maître d’œuvre du projet considère que ce dossier est clos et il n’y a aucun changement à apporter.

L’arrondissement propose des dénominations qui seraient plus conformes à la géographie pour les stations Marie-Curie et Côte-de-Liesse.

Le plaidoyer du maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa, met en avant le risque de confusion chez les usagers du REM.

«L’avenue Marie-Curie est située à une distance d’au moins 500m. Quand les gens vont débarquer là, ils vont chercher Marie-Curie, ils ne trouveront aucune rue à ce nom», relève M. DeSousa.

Pour lui, ce secteur a un nom connu de tous. C’est Technoparc. Il suggère d’appeler la gare du REM: Technoparc – Marie-Curie.

Côte-de-Liesse est également située à plus de 500m de la voie de service du même nom et rien dans l’environnement urbain ne renvoie à ce nom selon M. DeSousa.

«Les personnes qui débarquent à cette gare vont se demander où est la voie de service, l’autoroute ou le district électoral Côte-de-Liesse. Le choix du nom ne fait aucun bon sens», fulmine le maire de Saint-Laurent.

L’arrondissement propose de nommer cette gare Catherine-Fol, une documentariste canadienne décédée en 2020, pour féminiser les noms de lieux et en guise de clin d’œil à l’Office national du film (ONF) qui avait ses bureaux dans ce coin avant de déménager au cœur du Quartier des spectacles, au centre-ville.

Échanges épistolaires

M. DeSousa a écrit une lettre au président et chef de la direction de la CDPQ, Charles Emond, qu’il a rendue publique.

«Si je suis obligé de mettre ça dans une résolution du conseil et écrire à votre président pour avoir votre attention, il y a quelque chose qui ne marche pas», observe-t-il.

Il souligne que les correspondances sont nombreuses entre les élus et CDPQ infra ainsi que NouvLR, l’entreprise responsable de la construction du projet.

«Avec CDPQ Infra et NouvLR ce n’est jamais facile, c’est toujours un débat pour essayer de régler les choses de la manière la plus simple», regrette-t-il.

Depuis le lancement du chantier du REM, les lettres entre les élus de Montréal et les responsables de CDPQ Infra abondent.

«On ne compte plus les fois où la Ville a demandé le maintien de ce passage en transport actif», mentionne la mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier.

Pour elle, le projet tel que conçu ne prend tout simplement pas en compte l’environnement immédiat des infrastructures.

«On ne cesse de le répéter, les projets de transports doivent aussi être des projets urbains et doivent s’intégrer dans la ville déjà existante. Mais ce n’est pas la vision de la CDPQ Infra. Eux, ils construisent un train, et ce qu’il y a autour, cela ne les dérange pas beaucoup.» – Émilie Thuillier, mairesse d’Ahuntsic-Cartierville

Mme Thuillier assure que la Ville doit se battre pour maintenir les passages existants, pas seulement entre Ahuntsic-Cartierville et Saint-Laurent, mais également ailleurs à Montréal.

Pour la CPDQ Infra les conceptions présentées du REM «doivent être en tout temps conformes et sécuritaires», soutient par écrit une porte-parole.

Quant au dialogue avec la Ville, il est maintenu dans un cadre préétabli pour suivre les demandes de changements.

Pour ce qui est des dénominations des stations, sont quasiment coulées dans le béton.

«Un processus a été mené avec un comité d’experts désignés par les sociétés de transport collectif et une validation a été réalisée en 2019 avec la Ville de Montréal, et aujourd’hui les noms des stations sont arrêtés et définitifs», a indiqué dans un courriel Emmanuelle Rouillard-Moreau, conseillère, communications et relations médias pour le REM.

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