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Christopher Michaud, l’artiste de NDG

L'artiste Chris Michaud affiche ses oeuvres dans les abribus de Montréal pour les laisser à ceux et celles qui voudraient bien les avoir. Photo: Josie Desmarais/Métro

Depuis deux ans, des dessins et des imprimés voient le jour dans les aires publiques du quartier Notre-Dame-de-Grâce NDG. Rencontre avec l’homme derrière cet art urbain.

Depuis cinq ans, Christopher Michaud habite le quartier NDG. Venu d’Edmonton, il était ici pour développer son côté artistique en complétant un baccalauréat en Arts plastiques au campus Loyola de l’Université Concordia. «NDG n’était pas très loin du centre-ville et de l’Université, donc c’était parfait pour moi», relate candidement l’artiste. Après avoir fait une majeure en anglais et une mineure et arts à l’Université de l’Alberta, M. Michaud désirait développer son côté artistique à Concordia. «Je souhaite devenir un dessinateur de bandes dessinées donc, Concordia était parfaite pour que mes talents d’écrivain et de dessinateur se rejoignent», explique-t-il.

C’est d’ailleurs à l’Université qu’il souhaite critiquer le monde artistique. «Je voulais faire une critique pour dire à quel point c’est difficile pour les artistes émergents de faire leur place. Quand tu es Damien Hirst tu peux vendre tes œuvres pour des millions de dollars et ça ne me semble pas juste», confie-t-il. C’est lors de l’été 2019 qu’il décide d’agir en laissant 25 imprimés un peu partout dans le quartier. Sans avoir trop d’attention, M. Michaud alias Iamsidchurch a tout de même su demeurer dans le milieu artistique en étant professeur d’arts plastiques à l’école secondaire James Lyng.

«Quand la pandémie a frappé, il y a eu un vide. Toutes les galeries et les festivals étaient fermés et les gens avaient besoin d’art. Au lieu de faire 100 imprimés, je voulais voir jusqu’où je pouvais me rendre.» – Chris Michaud

Le projet urbain s’est vraiment concrétisé pendant la pandémie. «Quand tu es artiste et que tu cherches à présenter tes projets dans des expositions, tu dois t’attendre à te faire dire non. À un moment où j’avais de la difficulté avec ma santé mentale, je ne me voyais pas me faire dire non tout l’été», exprime-t-il. Il a donc consacré une grande partie de son temps à créer pour le plaisir autant pour lui que pour sa communauté.

Son projet d’art urbain gratuit a pris son envol pendant la saison estivale. L’homme a partagé 100 imprimés de Leonard Cohen en plus de laisser quelques-uns de ses nombreux travaux universitaires accumulés avec les années. Lorsque la pandémie battait son plein, M. Michaud a créé 11 imprimés différents en 640 exemplaires pour les partager dans la rue. Il a également continué de laisser des travaux universitaires.

«Ce n’est pas à propos de l’argent.» – Chris Michaud

Une communauté réactive

Autant le projet était pour lui, autant plusieurs personnes ont manifesté leur joie de retrouver les dessins notamment dans les abribus de la Société de transport métropolitain. «Je mettais mes œuvres un peu partout dont dans les abribus. Plusieurs personnes m’ont écrit et j’ai même reçu des dons», avoue M. Michaud.

Grâce aux réseaux sociaux, il a pu garder contact avec ses abonnés en créant une course contre la montre. «Je publiais une photo de l’endroit où je laissais l’œuvre et les personnes devaient faire vite pour aller la chercher avant qu’elle ne soit partie», explique-t-il. Avec la saison estivale à nos portes, Chris Michaud continuera de laisser des œuvres un peu partout dans le quartier NDG. Reste à savoir pendant combien de temps encore il pourra se permettre de les laisser gratuitement.

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Nombre d’imprimés réalisé par Chris Michaud lors de l’été 2020

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