Manque de financement pour les programmes de lutte au tabagisme
Dans la plupart des hôpitaux, les programmes de prévention et de cessation du tabac souffrent du manque de financement. En dépit de précieux «services» qu’ils offrent aux fumeurs dans leurs lutte contre le tabagisme, ces programmes, conçus et proposés dans des hôpitaux, ne bénéficient pas de l’aide publique.
Une situation que ne comprend pas Dr Martin Juneau, cardiologue et directeur de la prévention à l’Institut de la cardiologie de Montréal (ICM), tout en ajoutant que près de 15 000 personnes décèdent du tabagisme par an.
«Mes collègues me disent que je suis chanceux, car le programme que je dirige depuis plusieurs années est financé par la Fondation de l’ICM» confie-t-il à Métro. Il indique que la plupart des programmes similaires, dans d’autres établissements hospitaliers, ne sont pas financés par les pouvoirs publics.
En effet, la Fondation recueille et administre des fonds pour soutenir la recherche, les soins, l’enseignement, la prévention, la réadaptation et l’évaluation des nouvelles technologies de l’Institut de Cardiologie de Montréal.
«Ça fait 15 ans que j’ai demandé [au ministère de la Santé] de financer ce programme. Rien n’est fait. Heureusement que la Fondation de l’ICM a pris en charge le volet financement qui est de l’ordre de 150 000 dollars en salaires», explique ce médecin.
«Peu d’argent est mis pour la prévention contre le tabagisme»
Pour le cardiologue, Québec ne joue pas le jeu dans la lutte contre le tabagisme. Pour preuve, Dr Juneau estime que «peu d’argent a été mis, par Québec, dans la lutte contre le tabagisme et pourtant environ de 15 000 décès sont enregistrés annuellement à cause du tabac», se désole-t-il. Pourtant, ce genre de programme donnent d’excellent résultats.
«Depuis 15 ans, j’ai une équipe qui travaille dans le programme de cessation de tabagisme. On reçoit les fumeurs, on leur rend visite et on les suit de près et surtout on s’assure qu’ils ne recommencent pas», rappelle le cardiologue.