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«Ahuntsic en fugue» en plein air: retour en fanfare du festival

Le comédien et metteur en scène Serge Mandeville est aussi le cofondateur de la compagnie Absolu Théâtre. Photo: Gracieuseté

Le seul festival d’été dans le nord de Montréal, prévoyait un retour timide avec deux concerts en salle. Les restrictions sanitaires avaient réduit les ambitions des organisateurs. Toutefois, les allègements décidés cet été permettent finalement de proposer un Ahuntsic en fugue de quatre concerts, dont un, gratuit en plein air.

C’est la huitième fois en neuf ans que Concerts Ahuntsic en fugue propose ses spectacles. La programmation de 2020 avait été annulée à cause des restrictions sanitaires dues à la COVID-19. Cet été, un concert était prévu à l’église de la Visitation le 26 août et un autre à la salle Marguerite-Bourgeoys du Collège Regina Assumpta, le 28 août.

Des manifestations intérieures pour pouvoir assurer un meilleur contrôle de la sécurité sanitaire et de l’environnement.

Puis l’allègement des consignes de Santé publique a permis d’ajouter Sur les plages du monde… être ailleurs. Cette performance musicale gratuite de musique du monde aura lieu le 19 août sur les terrains de volley-ball du parc Raimbault, à Cartierville.

Des jardins de Grenade à Buenos Aires… être en mouvement est programmé le 24 août à l’église Saint-André-Apôtre. Il permettra de découvrir l’œuvre de Manuel de Falla. Ce compositeur espagnol, contemporain et ami entre autres d’Igor Stravinsky, de Claude Debussy et de Maurice Ravel, a fui son pays en 1939 après la prise de pouvoir par le dictateur, le général Francisco Franco.

Lors de ce concert, les spectateurs pourront écouter une performance d’un quintette traditionnel argentin sous la direction du bandonéoniste Amijai Shalev, arrivé récemment à Montréal.

Théâtre

Outre les spectacles à grand déploiement en plein air, la particularité d’Ahuntsic en fugue est d’ajouter des mises en scène pour accompagner les spectacles musicaux.

«Ce sont des concerts très émouvants, avec des histoires qui sont en lien avec notre vécu aujourd’hui», souligne le fondateur et directeur artistique du festival, Clément Canac Marquis.

Toutefois, il a fallu s’adapter en réduisant la durée des spectacles scéniques et le temps de répétition puisque tout a été ajouté quelques semaines à peine avant le festival.

«On revient comme avant avec des concerts de qualité et une mise en scène pour rehausser le sens poétique», souligne M. Canac Marquis.

Mesures sanitaires

Malgré les allègements décidés par les autorités, chaque concert sera donné dans le respect des conditions imposées par la Santé publique.

Les consignes sont présentées sur le site Internet de Concerts Ahuntsic en fugue et affichées à l’entrée des concerts. Les billets sont disponibles uniquement en ligne sur le site.

Le spectacle du 24 août consacré à Emmanuel de Falla est écrit et mis en scène par le comédien Serge Mandeville qui incarnera également le personnage.

Deux semaines avant le rendez-vous, il en était encore à peaufiner le texte.

«On raconte ce qui se passe sur le paquebot qui l’emmène d’Espagne en Argentine pour son exil. Ce que je trouve intéressant du point de vue dramaturgique, c’est l’histoire d’un homme qui quitte tout», relève M. Mandeville.

Par ailleurs, de nombreuses sources indiquent que Manuel de Falla, homme pieux et très attaché à la religion catholique, était homosexuel.

«Dans le texte, on va le sous-entendre, mais jamais on ne va l’affirmer», avise M. Mandeville.

Beethoven pop

Le 28 août, c’est Ludwig van Beethoven qui sera sur scène incarné encore une fois par Serge Mandeville. Mais cette fois dans une mise en scène de Clément Canac Marquis.

«On raconte les quatre mois en 1802 quand Beethoven a loué une maison à la campagne et qu’il vivait les premiers signes de sa surdité», précise M. Canac Marquis  

La scénarisation met surtout en relief le profond attachement du compositeur aux chants populaires.

Ainsi une des musiques qui sera interprétée par les musiciens sera Hymne à la joie, finale du dernier mouvement de la 9e symphonie, un air que l’on retrouve dans une des œuvres inspirées par la culture populaire.

«Ce qui est mis de l’avant, c’est cette opposition entre l’enfermement de l’homme évoqué par sa surdité grandissante et sa très grande conscience de sa société et de son peuple», mentionne le comédien Serge Mandeville.

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