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Dépôt d’une demande d’action collective contre Sanimax

Le gouvernement du Québec a annoncé un plan visant à réduire les nuisances autour du site d'équirassage de Sanimax à Lévis.
Depuis la semaine du 11 juillet, près d’une cinquantaine de plaintes ont été enregistrées par le service Environnement de l’arrondissement RDP-PAT. Photo: Yohann Goyat/Métro

Deux citoyens de Rivière-des-Prairies, John Brandone et Théo Vecera, ont déposé une action collective auprès de la Cour supérieure du Québec à l’encontre de l’entreprise Sanimax. Ils exigent des dédommagements financiers et de nouvelles mesures sanitaires afin de limiter les odeurs nauséabondes émanant de l’entreprise.

Dans leur requête, MM. Brandone et Vecera parlent au nom des citoyens de Rivière-des-Prairies, Lévis et Saint-Hyacinthe, trois secteurs où Sanimax est implantée.

Dans ces trois secteurs, chaque été, de nombreux citoyens se plaignent des «odeurs fétides» qui s’échappent des installations de l’entreprise d’équarrissage de carcasses animales et de traitement des huiles usagées.

Selon les requérants, les centaines de plaintes annuelles n’ont pas suffi à faire changer la qualité de l’air environnant.

«Sacrifier notre qualité de vie n’est plus une option. Nos maisons sont notre sanctuaire. Nous voulons profiter de notre jardin et de nos quartiers […] sans l’anxiété et le stress des odeurs», déclare Théo Vecera, un des deux requérants, également administrateur de la page Facebook SOS Sanimax RDP, pour le quartier Rivière-des-Prairies dans lequel il vit depuis près de 20 ans.

100 M$

MM. Brandone et Vecera réclament plusieurs millions de dollars de dédommagement.

Ils demandent ainsi à Sanimax de payer à chaque membre de l’action collective 500$ par mois au cours duquel il aurait subi les odeurs et 1300$ pour dommages moraux et punitifs.

Selon les chiffres avancés par les requérants, près de 135 000 personnes – dont 105 000 à Montréal – seraient admissibles à l’action collective, si elle est acceptée. L’entièreté des réclamations pourrait s’élever à près de 100 M$.

Contacté par le journal Métro, le vice-président aux opérations manufacturières chez Sanimax, Vincent Brossard, déclare que «l’entreprise à la ferme intention de se défendre», ajoutant que «plusieurs éléments mentionnés par la partie demanderesse nous apparaissent inexacts».

Nouveau moyen de transport

Si le juge accepte cette demande, la justice devra contraindre Sanimax à moderniser ses moyens de transport afin de réduire les odeurs.

MM. Brandone et Vecera soutiennent également que l’entreprise enfreint le Règlement sur les déchets biomédicaux en «expédiant des déchets anatomiques d’animaux dans des conteneurs qui ne sont ni étanches ni réfrigérés».

Selon eux, ces «déchets biomédicaux» devraient être transportés dans des véhicules hermétiques et réfrigérés à une température inférieure à 4°C.

De son côté M. Brossard soutient que l’entreprise est «consciente des défis que pose la revalorisation de matières organiques qui se dégradent rapidement».

«Nous travaillons chaque jour pour nous améliorer et pour toujours chercher des solutions», dit-il. L’entreprise a investi «des millions de dollars» au cours des deux dernières années pour moderniser ses installations.

«Nous sommes déterminés à faire des améliorations durables à notre industrie pour favoriser encore davantage une cohabitation respectueuse avec nos différentes communautés», insiste le vice-président.

Un espoir malgré tout

Au cours des dernières années, deux actions collectives menées contre Sanimax aux États-Unis ont donné raison aux citoyens. Dans les deux cas, des ententes ont été trouvées. Sanimax a dû débourser des centaines de milliers de dollars pour chacune de ces actions collectives.

À Rivière-des-Prairies, le dossier Sanimax est connu de tous. Les élus de RDP-PAT sont aussi impliqués et actuellement dans l’attente d’une réponse judiciaire, tandis que les citoyens continuent de déposer des plaintes. À Lévis, l’été dernier, le maire Gilles Lehouillier a apporté son soutien aux citoyens dans leurs démarches.

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