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Les sons et les rythmes comme instruments du bien-être

Musicothérapie
Dan Goldman avec une guitare, aux côtés d’une résidente de la résidence de soins palliatifs Teresa-Dellar de Kirkland. Photo: Gracieuseté

En ce mois de mars dédié à la musicothérapie, deux experts de l’ouest de l’île de Montréal racontent leur travail psychologique et artistique pour soigner les maux au-delà des mots, avec la musique comme outil.

Un musicothérapeute en séance avec un patient.
Crédits: Gracieuseté.

«La musique est utile quand les mots ne suffisent pas. Quand les personnes ont de la misère à s’exprimer avec les mots, ou que ces mots sont trop chargés émotionnellement», explique Dan Goldman, musicothérapeute à la résidence de soins palliatifs Teresa-Dellar de Kirkland.

Trois jours par semaine, avec son chariot rempli d’instruments, notamment des percussions et une guitare, Dan traverse les corridors à la rencontre des patients qu’il suit régulièrement, ou rencontre pour la première fois. «Je vais par exemple jouer une chanson qui va rappeler des souvenirs à un patient, son mariage ou son enfance, et cela va lui permettre d’évoquer quelque chose qu’il n’avait pas encore verbalisé, qui était enfoui dans une mémoire profonde», explique Dan Goldman.

«Grâce à la présence de la musique, on peut voir un changement dans l’énergie du patient, dans sa manière de s’exprimer et son humeur générale», poursuit le musicothérapeute. «Une fois à la fin d’une séance, j’ai dit à un patient que j’allais partir pour qu’il se repose, et il m’a répondu: “mais la musique, c’est mon repos”», raconte-t-il.

Dan Goldman en séance de musicothérapie avec des enfants.
Crédits: Gracieuseté.

Le musicothérapeute travaille aussi avec des groupes de deuil et il intervient également en santé mentale avec des enfants victimes de troubles comportementaux à la suite de traumatismes, ou encore auprès d’anciens combattants. «En processus de deuil par exemple, on peut écrire des chansons ensemble, avec la famille, pour témoigner de la douleur, et se sentir plus proche de l’être perdu», explique Dan Goldman, qui après chaque consultation fait part de ses notes avec les docteurs, infirmiers et autres travailleurs sociaux de la résidence Teresa-Dellar, qui peuvent ainsi en apprendre davantage et différemment sur un patient, pour comprendre et suivre son évolution.

Un langage universel

«J’ai rencontré très peu de gens qui n’ont pas déjà une relation avec la musique, et on travaille à partir de ça», explique Marie Fatima Rudolf, musicothérapeute à l’hôpital de Lachine.

Lors d’une séance, le patient peut faire de l’écoute musicale pour diminuer son anxiété, se remémorer de beaux souvenirs pour changer son état émotionnel. Il peut aussi pratiquer de la musique pour travailler sa motricité, sa coordination et atteindre ainsi des sphères différentes du cerveau. Le patient peut aussi apprendre à jouer d’un instrument pour acquérir de nouvelles compétences et travailler ainsi la confiance en soi.

«La musique, c’est un langage en soi. Pour des gens qui sont non verbaux, ou qui ont de la difficulté à s’exprimer avec les mots, ça peut devenir une façon de communiquer», précise Marie Fatima Rudolf, qui travaille notamment en soins de longue durée avec des personnes plus âgées et adapte son répertoire en fonction de ses patients. «Avec les aînés, c’est souvent un répertoire francophone comme Michel Louvain, Édith Piaf ou Charles Trenet. Avec les plus jeunes, ce sera des chansons pour enfants ou des berceuses.»

Concernant la fréquence des séances, là encore, tout dépend du patient.

«Il y a des personnes en soins de longue durée que je suis depuis trois ans avec un programme évolutif. Mais en soins palliatifs, je vois chaque séance comme une séance en soi, car je ne sais jamais si je vais revoir la personne ou non», confie la musicothérapeute, qui accompagne aussi des clients en privé, des enfants autistes ou polyhandicapés.

«La musicothérapie est un traitement sans douleur ni effet secondaire, une thérapie complémentaire, efficace et amusante», soutient la professionnelle, qui regrette que les consultations ne soient pas remboursées par les assurances.

La formation de musicothérapeute

Un musicothérapeute est un professionnel certifié (MTA) diplômé d’un programme de formation universitaire reconnu par l’Association canadienne des musicothérapeutes (ACM).

En plus de sa formation universitaire, il possède des connaissances et des compétences dans différents domaines comme le développement psychosocial, les besoins reliés à diverses pathologies, l’improvisation clinique, les approches spécifiques ainsi que différentes techniques d’intervention en musicothérapie pour atteindre des buts thérapeutiques.

Avec la collaboration de Maude Ravenelle.

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