Premières Nations et Inuits: investissement de 141 M$ sur cinq ans
Québec injectera 141 M$ au cours des cinq prochaines années en soutien aux communautés des Premières Nations et inuites. Les investissements seront notamment concentrés dans la protection des langues et de la culture.
Des fonds seront accordés aux radios communautaires de diverses communautés. «Pendant ma tournée des communautés, j’ai pu constater à quel point ces radios jouent des rôles primordial [sic]», a justifié le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, lors d’une conférence de presse à Montréal tenue vendredi. On souhaite également lutter contre le racisme.
Les sommes offriront aussi un soutien juridique plus important aux femmes autochtones victimes de violence. «On veut favoriser l’empowerment des femmes dans les communautés», explique le ministre Lafrenière. L’objectif est aussi d’offrir de meilleurs services de prénatalité aux familles autochtones.
Au total, le plan d’action du gouvernement contient 52 mesures, aussi en matière de développement socioéconomique, de santé et de justice. Certaines d’entre elles concernent le logement, un enjeu «criant» pour les Premières Nations et les Inuits.
En collaboration
Le ministre Ian Lafrenière dépose son plan après avoir effectué une tournée de différentes communautés de la province, un exercice qu’il s’engage à répéter annuellement. De son aveu, le gouvernement n’a pas toujours agi en concertation avec les Autochtones.
«Dans le passé, on consultait les Premières Nations, mais pas d’une façon qui reflétait leur façon de penser de la même manière», estime le caquiste.
Le directeur général de Montréal Autochtone, Philippe Meilleur, abonde dans le même sens. «Le gouvernement n’a pas toujours été un partenaire pour nos nations ou nos membres dans les communautés urbaines. C’est une réalité que plusieurs commissions ont clairement énuméré que le gouvernement a historiquement négligé nos enjeux ou pire, par la nature de ses actions, a contribué à la perte de notre culture ou à la dégradation de notre qualité de vie», a-t-il déploré.
Montréal Autochtone soutient toutefois le plan présenté, tout comme Femmes autochtones du Québec. «On va devoir continuer à travailler encore plus fort pour les femmes qui en ont besoin, qui vivent au quotidien de la discrimination, de la violence conjugale, c’est là-dessus que notre cheval de bataille va se continuer», a affirmé la présidente de l’organisme, Marjolaine Étienne.
Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Ghislain Picard, brillait par son absence vendredi matin. Le ministre Lafrenière n’a pu affirmer s’il appuyait ou non le plan présenté.