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Avortement: 4 idées pour gérer ton encrissage

Les chroniqueurs derrières Vas-tu finir? commentent la nouvelle étude sur la pilule contraceptive masculine.
Caroline Décoste et Mathieu Charlebois derrière la chronique Vas-tu finir? Photo: Montage Métro

Le renversement de Roe c. Wade, les agressions sexuelles cachées en dessous du tapis de Hockey Canada, les viols de guerre en Ukraine… Quand on est féministe, en 2022, être en crisse devient un état permanent, un buzz de colère qui roule toujours en background, comme le ronronnement du frigo. Sauf que garder son courroux à la bonne température tout le temps, ça demande beaucoup d’énergie.  

On avait pensé faire la liste de «cinq juges que ça n’aurait pas été trop grave que leur mère se fasse avorter», mais ce n’est pas très utile. Voici donc, en lieu et place, une liste de quatre façons d’arriver à vivre avec ta rage. 

1- Jogger 

Courir, ça occupe l’esprit et, si on se fie aux gens autour de nous, ça devient ton seul sujet de conversation. Finies, les stories Instagram engagées: maintenant, tu ne publies plus que le fait que tu es allé.e courir ce matin. Et ce midi. Et ce soir. Tu cours comme si tu essayais de crisser ton camp le plus loin possible d’ici. 

Tu retrouves ainsi le contrôle complet sur ton corps (tu as mal partout, mais c’est TON choix), ce dont la moitié de la population au Sud ne peut plus se vanter.  

2- Méditer 

Tu fermes les yeux et tu visualises… le vide.  

Non. Ça, c’est pas le vide, c’est la liste des bonnes idées de la droite. Ça y ressemble, mais c’est pas ça. 

Le vide. 

Non. Ça, c’est l’argumentaire des homophobes qui menacent des bibliothèques parce qu’une drag-queen fait une heure du conte. C’est proche, mais pas pile-poil.  

Continue. Pendant ce temps, tu ne penses pas à puncher qui que ce soit.  

3- Prendre soin de toi 

Parce que non, le self-care, c’est pas juste dumper pour 18 piasses de stuff à paillettes dans le bain pis allumer 22 chandelles parfumées aux odeurs concurrentes dans l’espoir d’oublier, le temps que l’eau refroidisse, toutes les injustices qui te font rager. 

Le self-care, c’est aussi écouter ton corps quand il te dit que t’as besoin d’une pause. Tu te sens plus irritable? Ferme les réseaux sociaux et, oui, va prendre une marche. Ferme les yeux au soleil. Flatte un chat. Ris aux éclats (mettons à un show féministe comme Les allumettières, pas devant un spécial de Ricky «moi aussi je suis trans: je m’identifie comme un humoriste, lol» Gervais). Pleure un ti-peu si tu le feeles. Si tu pleures trop, appelle ton psy, ou une ligne d’aide gratuite

Repose-toi, on prend la relève, après ce sera ton tour. Les gens épuisés ne sont pas en mesure de changer le monde. On a besoin de toi sur le long terme, nous. 

4- Ne pas oublier quand viendra le temps de voter 

On va sonner alarmistes, mais être alarmiste is the new «avoir raison une couple de mois à l’avance». Faque on sonne l’alarme tussuite: Maxime Bernier veut rouvrir le débat sur l’avortement, Éric Duhaime «n’a pas peur que ça brasse» et a déjà un candidat anti-choix, une quarantaine de députés à Ottawa sont contre l’avortement, et Pierre Poilievre, probable futur chef du PCC (être alarmiste is the new… etc.), a reçu l’appui des anti-choix. 

Rappelons que l’avortement a été décriminalisé au Canada, mais qu’il n’est pas inscrit dans une loi, ce qui rend son accès inégal à travers le Canada. Une rentrée, même minoritaire, de l’un de ces dangereux individus est une menace réelle pour le droit à l’autonomie et la liberté de choix. On vous dit pas pour qui voter, mais… on a envie de vous dire pour qui ne pas voter. (Disons que si un politicien s’est récemment mis à tripper sur les camions, c’est un pas pire indice.) 

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