Rencontre avec un modèle de raccrochage
Catherine Jasmin a eu un parcours difficile, mais sa détermination lui a permis de revenir dans le droit chemin. Étudiante à l’université, elle n’oublie pas ses nombreux décrochages forcés.
Catherine Jasmin, «Jeune Ambassadrice du Savoir», est convaincue que la plupart des décrocheurs abandonnent l’école à contrecœur : «Pour moi, décrocher a été la fin du monde, témoigne-t-elle. Mon parcours difficile m’a obligée à abandonner mes cours. C’était une question de survie mentale, physique et psychologique. Les raccrocheurs que je rencontre ont tous eu un facteur qui a déterminé leur abandon. La plupart souffraient de difficultés d’apprentissage, de problèmes à la maison ou encore d’intimidation.»
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Elle défend les droits des étudiants adultes dans le cadre de ses fonctions de secrétaire générale du Mouvement québécois des adultes en formation. «Nous veillons à ce que les 350 000 étudiants du Québec disposent des mêmes droits quant à l’éducation, explique-t-elle. Que l’étudiant entreprenne une formation de niveau professionnel, collégial ou universitaire, l’important, c’est qu’il chemine vers un métier qui le passionne. Le gouvernement doit arrêter de croire que l’éducation mène uniquement à un chèque de paie.»
Catherine Jasmin se qualifie d’«hypermonoparentale» et vit avec le strict minimum, entassée avec ses deux enfants dans un trois et demi. Malgré tout, elle est sur le point de terminer son baccalauréat en communications sociales avec concentration en action communautaire.
Événement
Des auteurs qui partent de loin
La Grande lecture est l’occasion de faire briller l’alphabétisation et la francisation. Présenté le 12 avril dans le cadre de la Semaine québécoise des adultes en formation, ce projet rallie l’écriture, les arts et la lecture. Des textes rédigés par des adultes apprenants seront lus par des artistes tels que Yann Perreau ou Claudine Mercier, et par le porte-parole de l’événement, l’acteur Guy Thauvette.
Du 6 au 14 avril, la 11e Semaine québécoise des adultes en formation permettra la rencontre d’étudiants aux parcours variés.
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Événement : jamais trop tard pour apprendre
«En vieillissant, on réalise qu’on doit choisir une carrière pour se réaliser personnellement. On ne se définit plus par son titre ou par son salaire», explique François Bourcier, étudiant en ébénisterie. C’est l’amour des antiquités qui a mené cet ancien propriétaire d’un club vidéo de 37 ans vers l’ébénisterie. «Après avoir été propriétaire d’une PME durant cinq ans, je voulais un emploi plus flexible et sécurisant», raconte le père de famille heureux de renouer avec le milieu de l’éducation.
Noelia Delgaro est pour sa part arrivée à Montréal en 2009. Sans tarder, elle entreprend un programme de francisation, suivi d’un certificat en français écrit à l’UQAM, pour terminer avec un MBA en Conseil et management, toujours à l’UQAM. Elle étudie à temps plein tout en menant en parallèle une carrière d’adjointe à la direction de la Coalition des organismes communautaires pour le développement de la main-d’œuvre. «Pour moi, la formation, c’est la base de tout. J’ai le goût d’en apprendre toujours plus, même si ça monopolise tout mon temps», souligne-t-elle.
Le 11e colloque du Mouvement québécois des adultes en formation clôturera la Semaine québécoise des adultes en formation les
13 et 14 avril. «Ce colloque national réunit 150 étudiants adultes de près de 50 villes du Québec. Ils se réuniront pour discuter des droits, de la formation et du rôle de Québec, qui doit prendre le lead en formation pour adultes. Ces délégués sont les ambassadeurs des adultes en formation», explique Catherine Jasmin.
La Grande lecture
12 avril de 11 h 15 à 14 h au Lion d’Or