Saint-Michel: le Centre Lasallien accueille des citoyens sans électricité
Au Centre Lasallien du quartier Saint-Michel, un des six sites d’hébergement temporaire ouverts en urgence jeudi soir, les employés font preuve de débrouillardise et de polyvalence pour offrir un refuge et des repas chauds aux citoyens encore dans le noir à la suite de la tempête de verglas.
En plus d’avoir de l’électricité, permettant ainsi aux Montréalais de recharger leurs appareils, ces centres hébergent les gens dans le besoin pour la nuit et leur offrent un accès au réseau internet.
Ainsi, les Michelois peuvent se poser au Centre Lasallien, se reposer, travailler, et même aller chercher de l’aide. «On a toute l’équipe du Centre Lasallien, on a des personnes de Centre-Aide, des gens de la Ville, en plus des bénévoles d’autres organismes communautaires qui répondent présents», a partagé le directeur du centre, Paul Evra.
À tous ces soldats s’ajoutent les membres de la Croix-Rouge et du CLSC de Saint-Laurent, présents pour prêter main forte ou pour offrir des soins de santé et de services sociaux.
Pour en finir avec les sandwichs froids
Une des missions importantes du centre est d’offrir des repas chauds aux citoyens. «Après deux jours, on commence à être tannés des sandwichs froids», dit le porte-parole de la Ville, Philippe Sabourin.
Fred Félix et Simon Pellerin travaillent aux fourneaux depuis mercredi. Aujourd’hui, ils cuisinent burgers, frites et salades en grande quantité pour subvenir aux besoins des citoyens qui viendront se réfugier au centre en soirée.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le Centre Lasallien de Saint-Michel a accueilli une vingtaine de personnes. Vendredi soir, c’est plus d’une cinquantaine de gens qui sont attendus. «Mais on va cuisiner pour 80», assure Simon Pellerin, «Pour être certain qu’il y en ait pour tout le monde».
Le directeur de centre, Paul Beva, est fier de la mobilisation de ses employés et des citoyens. «Fred Félix travaille habituellement à l’administration du centre, mais comme il sait cuisiner, on l’a mis aux cuisines», lance le patron en riant.
«C’est d’aider les gens qui font du bien. C’est ça qui est important pour la communauté», dit le principal intéressé, qui vit dans le quartier depuis des années.
Un lieu sécuritaire
Mousumi Baroua étudie au Cégep Vanier et habite Parc-Extension avec ses parents, qui sont plus âgés et ne manient pas la langue de Shakespeare ou de Molière. Comme beaucoup de Montréalais, elle et sa famille n’ont pas d’électricité depuis mercredi.
Hier soir, l’étudiante a commencé à avoir des problèmes respiratoires. Alors que les services d’urgence envoyaient une ambulance à son domicile, il était impossible pour elle d’envisager laisser ses parents seuls à la maison.
«Tous les hôtels étaient pleins, ça m’inquiétait beaucoup de les laisser derrière», a-t-elle raconté. Ce sont les services d’urgence qui lui ont appris que le centre d’hébergement pouvait accueillir ses parents pour la nuit. «Je suis très reconnaissante. Ça m’a soulagé de savoir qu’ils allaient être en sécurité».
Différents des haltes de chaleur, endroits également mis en place par la Ville, les centres d’hébergement accueillent les citoyens pour «tout le temps dont ils auront besoin», assure le porte-parole de la Ville de Montréal.
Pour se laver et avoir accès à des douches, les citoyens doivent se tourner vers d’autres lieux, listés sur le site internet de la Ville de Montréal.