Pamela Porter demeure détenue à Montréal
MONTRÉAL – Pamela Porter, l’épouse de l’ancien directeur du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) Arthur Porter, n’a pu recouvrer sa liberté, mardi matin, au palais de justice de Montréal.
La femme, qui aura 53 ans ce mercredi, est demeurée impassible alors qu’un interprète lui traduisait la décision du juge de la Cour du Québec Robert Marchi concernant sa demande de libération sous caution.
Mme Porter est accusée de complot et de recyclage des produits de la criminalité. Son mari et elle sont soupçonnés d’avoir blanchi plus de 22 millions $ en lien avec la construction du CUSM.
Les détails entourant la libération sous caution de Pamela Porter, qui est détenue depuis son arrestation au Panama le 26 mai, ne peuvent être divulgués en raison d’une ordonnance de non-publication.
«Nous sommes satisfaits de la décision», a déclaré la procureure de la Couronne Marie-Hélène Giroux. «La Cour a décidé qu’il y avait un risque que Mme Porter ne prenne l’avion, et qu’il fallait qu’elle reste en détention en attendant le procès, alors nous allons maintenant nous préparer pour l’enquête préliminaire.»
L’une des filles de l’accusée était présente dans la salle d’audience, mardi.
Après l’annonce de la décision, l’avocat de la défense, Marc-Antoine Carette, a demandé que l’enquête préliminaire commence dès que possible afin que le procès de sa cliente s’amorce rapidement. Il a refusé de commenter la décision du juge Marchi à sa sortie de la salle d’audience.
Pamela Porter sera de retour devant le tribunal le 3 juillet afin que les dates pour son enquête préliminaire soient fixées.
Sur les 106 personnes arrêtées par l’Unité permanente anticorruption (UPAC), Pamela Porter est la seule à ne pas avoir obtenu de libération sous caution. Les autres suspects ont été libérés moyennant des cautions élevées et souvent dans des conditions très strictes.
Les Porter ont été arrêtés séparément le mois dernier au Panama en vertu d’un mandat d’arrêt d’Interpol. Pamela Porter a accepté de revenir au Canada afin d’être traduite en justice.
Arthur Porter, lui, demeure incarcéré dans une prison panaméenne. Il s’oppose à son extradition vers le Canada, plaidant que son arrestation est illégale en raison de l’immunité diplomatique qu’il prétend avoir obtenue du gouvernement du Sierra Leone, où il est né. Porter n’a jamais officiellement travaillé comme diplomate pour son pays natal, mais il a joué le rôle d’ambassadeur itinérant.
Le médecin de 57 ans, qui a présidé le Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité, fait face à plusieurs accusations relativement à l’octroi du contrat de 1,3 milliard $ pour la construction du CUSM à Montréal, l’un des projets publics les plus importants du Canada.
Parmi les autres personnes accusées dans ce dossier figurent l’ex-pdg de SNC-Lavalin Pierre Duhaime, l’ancien vice-président à la division construction de SNC-Lavalin Riadh Ben Aïssa, l’ex-bras droit de Porter au CUSM, Yanaï Elbaz, et son frère Yohann Elbaz, ainsi que Jeremy Morris, administrateur d’une société d’investissement établie aux Bahamas.